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Il y a un point commun entre une postière et un père Noël, devinez ce que c'est ??

tous les deux sont très affairés pour remplir leur gros sacs, l'un de cadeaux et l'autre de cartes de voeux et de calendriers à distribuer dare-dare en ces périodes de fêtes !!
En effet, Sottephie ne sait plus où donner de la tête, les tournées durent plus que d'habitude parce qu'elle prend le temps de papoter et souhaiter les bonnes fêtes aux gens du village afin de pouvoir leur fourguer ces éternels calendriers de la poste représentés par des chats très mignons certes, mais toujours les mêmes

Les gens prennent plaisir à les collectionne rien que pour les beaux yeux de leur postière

Elle finit sa tournée au cabinet d'Entik, il lui en achète plusieurs sans prendre la peine de les regarder il préfère poser ses regards passionnés et admiratifs sur Sottephie qui rougit de plaisir !!
Réponse: Histoires d'un village de France de entik, postée le 18-12-2006 à 19:47:37 (S | E)
Pedro Ramirez,redoutable businessman accompagné de sa charmante épouse Suila se rendit chez Emile le maire de Perignac pour lui proposer un juteux projet:la construction d'une station de ski dans les environs de Perignac!Avec beaucoup de persuasion il sut le convaincre de l'utilité et des bienfaits de ce projet.Emile,les yeux écarquillés devant la maquette de la station s'exclama:
-Il va falloir aussi changer le nom de Perignac!ce sera Chamognac! la soeur jumelle de Chamonix la célèbre station de ski!
Entik écolo jusqu'au bout des ongles et son alliée de toujours Sottephie qu'il admirait tant s'opposèrent farouchement à ce projet.Entik en pleine réunion du conseil municipal dit à Emile:
-Ecoute Emile!ton cerveau est comme un village africain victime de l'exode rurale il y'a beaucoup plus de cases(maison de la brousse africaine)vides que de cases pleines dans ta tête!tu ne vois pas plus loin que le bout de ton nez.Ta station de ski signifie l'invasion du béton et la mort de nos verts pâturages.Tous les paysans voudront vendre plus chers leurs lopins de terre aux promoteurs.Nos vaches effrayés par l'afflux des vacanciers d'hiver ne produiront plus de lait.Elles ne seront plus à la traite mais à la retraite!

-Et toi Entik! tu es plus rétrograde et archaïque que l'homme de Cro-Magnon !lui répondit Emile.La station de ski nous procurera un afflux d'argent .Elle nous permettra de résorber le chômage et de mettre fin à la désertification de Perignac.Nos enfants partis en ville reviendront tous pour y travailler.Notre commune sera la plus riche de la région.Nous n'aurons plus besoin de tes vaches nous construirons une usine de lait artificiel

Tous les habitants du village, hommes, femmes, enfants et vaches furent divisés en protagonistes et antagonistes du projet.Pour éviter une guerre civile inéluctable, Emile ,monsieur le maire, et pour la première fois dans l'histoire de Perignac et de tous les villages de France décida d'organiser un référendum en toute démocratie ,à l'américaine disait-il !
Est-ce Emile qui pourra mettre à exécution son projet et changer le nom de Perignac ou Entik qui sauvegardera l'environnement de Perignac?
Réponse: Histoires d'un village de France de entik, postée le 19-12-2006 à 19:12:36 (S | E)
Le lendemain,le plus grand quotidien de la région parut avec un gros titre à la une:Elections et leçon de démocratie à Perignac.La photo d'Entik côtoyait celle d'Emile avec le commentaire suivant:Entik, l'utopie et la candeur face à Emile, le sérieux et la rigueur!Une caricature amusante représentant Entik en compagnie d'une grosse et jolie vache et celle d' Emile en compagnie d'une belle et séduisante skieuse, agrémentait les commmentaires du journaliste.Les sondages donnaient Emile légérement en tête.A perignac,la campagne éléctorale faisait rage.Elle était rude, mouvementée et impitoyable.De nombreux meetings eurent lieu dans la salle de la mairie qui ne désemplissait jamais.Les murs étaient envahis par les affiches.Néanmoins,le scrutin se déroula dans le calme et la sereinité.Seuls les beuglements incessants et le bruit assourdissant des cloches des vaches mécontentes de ne pas avoir participé au scrutin perturbèrent l'ordre public.L'issue du scrutin contenta les deux camps. Les perignaçais adoptèrent à une légère majorité le projet de la construction de la station de ski et rejetèrent à l'unanimité le projet de changer le nom de Perignac.Ce fut un match nul!Un grand banquet fut organisé sur la place du village.Une paëlla géante préparée par Pedro Ramirez(le requin de Torremolinos) et une non moins géante fondue savoyarde préparée par son épouse Suila scellérent un pacte de paix entre les deux principaux bélligérants:Entik et Emile ou plutôt Emile et Entik puisque ce dernier ,il faut l'avouer ,a échoué dans sa tentative de faire avorter le projet de la station de ski;mais sincérement, dites-moi !avez- vous déjà vu un utopiste remporter une élection?Un bal égaya et clôtura la soirée de tous les perignaçais. Ils passèrent une agréable et mémorable journée qui sera marquée d'une pierre blanche dans l'histoire de Perignac.
Réponse: Histoires d'un village de France de sottephie, postée le 21-12-2006 à 01:38:59 (S | E)
La postière a un boulot monstre; la période des fêtes bat son plein et elle pousse un énorme soupir en pensant que les voeux peuvent encore être adressés jusqu'à la fin du mois de janvier! Ses sacs ne sont pas près de désemplir... En plus, elle a mal à la tête, mal au ventre. Elle n'est pas dans son assiette depuis qu'elle a dégusté ce repas très particulier (mais qui donc avait eu l'idée pour le moins saugrenue d'associer ces deux plats

Elle s'arrête un instant et se perd dans un abîme de réflexions. Elle n'aime pas cette période. Toute cette agitation, ce grouillement d'individus qui se pressent, se bousculent dans les magasins pour faire des achats de dernière minute et souvent inutiles... Tout cela lui semble tellement superficiel.
Perignac est un peu préservé, il est vrai. Mais en ville, c'est de la folie. Des haut-parleurs vomissent littéralement une musique souvent plus tonitruante que grégorienne et les illuminations des rues jetent un éclairage blafard sur quelques sans-abri oubliés de tous... C'est d'une indécence!
Elle ne comprend pas la frénésie que met le commun des mortels à dépenser de l'énergie et souvent beaucoup d'argent, pour simplement passer du 31 décembre au 1er janvier, ce qui ne fait, somme toute, qu'une nuit de plus, semblable à toutes les précédentes et à toutes celles qui vont suivre, outre la promesse de devoir souffler une bougie supplémentaire sur un gâteau d'anniversaire, ce qui, dans l'absolu, n'a rien de réjouissant... [Heureux anniversaire, Magstmarc!]

Quand ses enfants seront plus grands, elle passera les réveillons avec des gens démunis. Son cadeau de Noël, sa surprise au pied du sapin, sera de lire un peu d'espoir retrouvé au fond d'un regard éteint, de prendre dans ses mains douces, les mains gercées et glacées d'un vieil homme oublié de tous.
Vieil homme...


Cette seule perspective la rasséréna et ramena un pâle sourire sur son visage.
Réponse: Histoires d'un village de France de entik, postée le 21-12-2006 à 19:00:52 (S | E)
Gaston ,notre brave paysan craignait deux choses dans la vie :les fonctionnaires et la météo.Ils sont souvent porteurs de mauvaises nouvelles, disait-il.Ce matin ,un inspecteur vétérinaire s'est présenté chez lui pour lui signifier qu'il devrait mettre toutes ses vaches sous quarantaine car un cas suspect de vache folle a été signalé dans le village voisin.De rage et de dépit ,Gaston se rendit à l'étable et murmura à l'oreille de Bernadette ,sa vache préférée surnommée miss Perignac, et lui dit:
-Bonjour ma chérie!j'ai une mauvaise nouvelle à t'annoncer.Il va falloir te consigner avec toute tes copines dans l'étable pour vous préserver de la maladie de la vache folle.Vous ne pourrez plus sortir dans les prés jusqu'à nouvel ordre.
-Bonjour Gaston!regarde moi bien et dis-moi si j'ai vraiment l'air d'une folle!lui répondit-elle.
-Mais pas du tout Bernadette!tu es la plus gentille de toutes les vaches de Perignac! mais si jamais tu serais malade les fonctionnaires de l'état t'abattraient et mettraient fin à tes jours .Je ne pourrais jamais le supporter et j'en mourrais de chagrin.
-Dis-moi, Gaston!as-tu déjà vu des hommes abattre un autre homme sous prétexte qu'il pourrait contaminer son prochain?chez les hommes la cruauté et la bêtise sont infinies,leur coeur est si dur et leur cerveau si rarmolli!le Bon Dieu devrait mettre davantage de tendresse dans leur coeur et d'intelligence dans leur tête.Dis-moi!pourrais- tu me faire sortir la nuit pour me dégourdir un peu les jambes? personne ne pourrait te voir et tu n'aurais rien à craindre.
-Gaston!s'écria Mathilde , sa femme à l'entrée de l'étable,on vient de me téléphoner pour nous dire que la mise en quarantaine est suspendue.C'est une fausse alerte!Il paraît que la vache du village voisin était devenue subitement très agitée pour l'avoir séparée d'un taureau dont elle était follement(ou vachement) amoureuse.
Bernadette émit un lon beuglement de satisfaction et Gaston eut cette pensée très philosophique:l'amour chez les vaches a ses folies que les hommes ne connaissent pas ! et qui s'apparente à cette citation:l'amour a ses raisons que la raison ne connaît pas!
Réponse: Histoires d'un village de France de mamouzel14, postée le 22-12-2006 à 15:23:55 (S | E)
Ô l'hymne à l'amour sera chantée merveilleusement par les amoureux durant ces fêtes de fin d'année qui approchent à grand pas. Si les vaches sont amoureuses ce ne sont les hommes qui diront le contraire. Pour ceux qui découvriront le grand Amour à l'instar de Léon qui a hâte de voir arriver ces moments pour s'entendre dire un oui. Et même à ceux qui ont des problèmes avec leurs épouses ou leurs époux (Comme Entik)

On raconte que lorsque Dieu décida de créer la femme, il trouva qu'il avait épuisé tous les matériaux solides dans l'homme et qu'il ne disposait plus de rien. Devant ce dilemme et après une profonde méditation voilà ce qu'il fit.
Il prit la rondeur de la lune, les suaves courbes des vagues, la tendre adhérence du liseron, le tremblant mouvement des feuilles, la sveltesse du palmier la teinte délicate des fleurs, l'amoureux regard du cerf, la joie du rayon de soleil et la timidité de la tourterelle, la vanité du paon, la suavité de la plume du cygne ainsi que la dureté du diamant, la douceur de la colombe, la cruauté du tigre, l'ardeur du feu et la froideur de la neige. Il mélangea ces ingrédients si divers et forma la femme et la donna à l'homme, une semaine après l'homme vint se plaindre de ses malheurs à Dieu comme quoi elle s'amuse à le faire souffrir et ne le laisse jamais seul. Il la rendit parce qu'il ne voulait plus vivre avec elle.
Dieu reprit sa créature et une semaine plus tard l'homme revint se plaindre d'être seul tout en avouant qu'elle le remplissait de bonheur et tendresse, il supplia le seigneur de la lui rendre car ne pouvant plus supporter de vivre seul sans elle.
Un bon conseil à tous l'homme et la femme sont faits pour vivre ensemble il faut s'accepter Dieu seul sait pourquoi?
Réponse: Histoires d'un village de France de entik, postée le 22-12-2006 à 19:52:53 (S | E)
Une jeune femme, la valise à la main, descendit du bus numéro25 ligne Bergerac-Perignac.Elle était très brune, la peau couleur café- chocolat, les yeux vert-émeraude ,une frimousse de collégienne et portait un large chapeau qui lui engloutissait les oreilles.Elle se dirigea vers la poste ,ouvrit la porte et dit:
-Bonjour tout le monde!je suis la nouvelle postière!
Elle remit une lettre à Sottephie qui s'empressa de l'ouvrir.C'était l'affectation de Mamouzel à la poste de Perignac. Mais d'où vient ce nom de Mamouzel?je vais vous le dire:quand elle était très jeune elle répondait toujours à ceux qui lui demandaient son prénom: je m'appelle mamouzel Sylvie au lieu de dire mademoiselle Sylvie!
Comme une trainée de poudre, la nouvelle de son arrivée , fit le tour de tout le village.Au café ,au boulodrome voisin ,dans les chaumières et même dans la salle d'attente du docteur Entik on ne parlait que de l'arrivée de Mamouzel et du prochain départ de Sottephie qui bouleversa Entik.Ce dernier, ameuta tous les habitants en leur disant:
-Il n'est pas question de nous séparer de Sottephie!c'est elle qui anime le bal populaire de Perignac par sa gaité, ses éclats de rire, sa joie de vivre,ses sautes d'humeur, ses coups de coeur, ses coups de gueule et ses gifles!c'est l'âme du village qui s'en irait avec elle!l' agilité de son esprit, son humour, ses jeux de mots lui ont longtemps permis d'animer le club du bridge, du scrabble et du tricotage.Elle est même la maraine de mon dernier fils( ce qui était faux d'ailleurs!)En hommage à son mari qui était mon compagnon de pêche et mon camarade de jeux aux cartes et au boulodrome, je vous demande d'aller ensemble manifester à Bergerac et nous ferons même la grève de la faim s'il le faudrait.Emile, le maire ,craignant une émeute dans le village avertit les P.T.T de Bergerac qui le lendemain adressèrent une lettre express à Sottephie.Les mains tremblotantes et le regard inquiet ,elle ouvrit la lettre et apprit qu'elle venait d'être promue chef de service et Mamouzel affectée comme son adjointe.Le village reprit sa vie paisible.Entik fut heureux d'apprendre que Sottephie soit maintenue et Roland notre instituteur body- buildé et toujours célibataire trépignait d'impatience pour aller rendre visite à la nouvelle et jolie postière aux yeux si verts!
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Modifié par entik le 22-12-2006 19:53
Réponse: Histoires d'un village de France de paloma25, postée le 22-12-2006 à 20:53:06 (S | E)
Sottephie s'est très vite entendue avec la nouvelle adjointe, mais elle était loin de se douter que celle-ci allait devenir sa pire ennemie. Mamouzel, qui fit rapidement la connaissance de tous les habitants de Pérignac, tomba sous le charme du médecin Entik. Dès qu'elle l'apercevait, elle rougissait, bégayait, faisait tomber le courrier tellement ses mains tremblaient. Ne se doutant pas des sentiments que Sottephie éprouvait à l'égard d'Entik, elle lui confia tout! Elle lui raconta comment son coeur se mettait à battre la chamade quand elle croisait le docteur, et comment elle établissait un plan pour se rapprocher de lui malgré qu'il était marié (et bien marié à cette sangsue de Catherine!)
Sottephie, l'écoutant parler, bouillonnait de l'intérieur et pensait qu'elle aurait mieux fait de partir, évitant ainsi à son coeur tant de déchirements...Et puis non! se dit-elle, pourquoi toujours choisir la solution de facilité et fuir? Pourquoi tourner le dos à des sentiments qui se faisaient de plus en plus forts? Voyant l'audace de Mamouzel qui voulait à tout prix séduire le médecin, Sottephie s'arma de courage et de patience et se promit de lutter elle aussi pour acquérir le bonheur auquel elle avait droit après tant d'années de don de soi. Mais comment convaincre Mamouzel de s'éloigner d'Entik? Comment ne pas dévoiler les sentiments qu'elle éprouvait pour cet homme simple mais ô combien romantique, sensible et intelligent?
Réponse: Histoires d'un village de France de sottephie, postée le 23-12-2006 à 02:45:53 (S | E)
C'est vrai qu'il était tout cela. Mais il était surtout un excellent médecin, dévoué corps et âme à tous ses concitoyens, se levant régulièrement en pleine nuit, sortant de chez lui par tous les temps, sans broncher, sans froncer un sourcil, toujours frais et dispos (sauf la nuit qui suivit la fameuse paëlla savoyarde

Souvent sa visite était réellement justifiée et, si une prise en charge urgente était nécessaire, il n'était pas rare qu'il conduise lui-même un patient (si,toutefois, son état n'état pas trop alarmant) mal en point à l'hôpital de Bergerac. Quand les villageois entendaient sa vieille 2 CV pétarader au milieu de la nuit dans les petites rues, ils savaient qu'Entik partait pour Bergerac et les plus âgés se signaient, en espérant qu'il arrive à bon port.
Entik... A n'en point douter, c'était le plus séduisant quadragénaire des villages à la ronde, avec ses cheveux blond cendré, ses petites lunettes ovales, son air d'éternel étudiant,... Il était originaire de Scandinavie. Ses parents étaient arrivés en France quand il avait 4 ou 5 ans. De cela, Sottephie se souvenait parfaitement, parce qu'elle avait enfin compris pourquoi il se plaignait de la chaleur quand tous les autres trouvaient le temps simplement passable... Atavisme familial, avait-elle pensé. En revanche, elle ne savait plus s'il venait de Norvège ou de Finlande... Il est vrai qu'elle était une grande rêveuse et que pendant qu'il lui avait expliqué son parcours de vie, elle avait plongé son regard, sans retenue, dans ses yeux couleur d'océan et s'était laissée porter par le son mélodieux et rassurant de sa voix, incapable de répéter, l'instant d'après, ce qu'il venait de lui confier.
Lorsque Sottephie était face à Entik, son regard bienveillant, enveloppant, lui donnait à penser qu'elle était pour lui la personne la plus précieuse au monde... Ce qu'elle ne savait pas, la pauvre, c'est que Fernand, Gaston et Cie - et même la vieillissime Eugénie! - avaient exactement la même sensation!

Le réveil sonna pour la seconde fois, et Sottephie se rendit compte qu'elle s'était encore laissée aller à la rêverie alors qu'elle aurait déjà dû être en train de préparer le petit déjeuner. Aujourd'hui encore, elle irait à la poste avec des pieds de plomb...Elle n'avait pas la moindre envie de se retrouver seule avec Mamouzel. Les confidences de cette dernière l'avaient bouleversée. Les choses étaient si différentes tout à coup, entre elles. Pourquoi était-ce justement Mamouzel que le destin mettait sur son chemin pour la supplanter dans le coeur - pas encore conquis - d'Entik (Catherine semblant d'ores et déjà hors course

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Modifié par sottephie le 23-12-2006 10:55
Réponse: Histoires d'un village de France de entik, postée le 23-12-2006 à 14:14:46 (S | E)
Docteur Entik authentique écolo et jusqu'à présent aussi fidèle à l'écologie qu'à sa femme ,disait souvent à son entourage:plus vert et plus fidèle que moi, tu meurs!.Pris de doute et de remords à la suite de l'interêt qu'il manifestait à Sottephie et des regards langoureux que lui lançait Mamouzele, il se dit à haute voix:et si jamais Catherine ma femme apprenait tout celà et déciderait de me quitter, qui pourrait mieux qu'elle me mijoter les délicieux petits plats que j'affectionne tant?Qui pourrait aussi laver et repasser mon linge,rapiécer mes chaussettes trouées et me tricoter des chandails pour l'hiver? Dans un village aussi isolé que Perignac seule une bonne femme pourrait remplacer un fast-food et un pressing(toutes les féministes du site vont sûrement me tomber dessus à bras- raccourcis!)Qui pourrait me dire tous les matins:chéri!couvre toi bien! il fait très froid dehors?Qui pourrait me dire avant d'aller au travail, arrange ton col, boutonne ta chemise et passe un coup de peigne sur tes cheveux?Qui pourrait me faire des câlins quand je recevrai en même temps mes factures d'eau, d'électricité, de gaz et ma feuille d'impôts qui me mettent toujours en rogne?Qui soufflerait avec moi chaque année les bougies de mon gâteau d'annivesaire qu'elle m'aurait préparé avec tant d'amour et de tendresse?Qui pourrait me soutenir dans mes efforts d'apprentissage d'anglais et ne pas me dire quand j'aurai mal à la tête:ç'est bien fait pour toi!je t'avais bien dit de laisser tomber ces maudites leçons d'anglais!elle serait tout de suite accourue vers moi, un verre d'eau à la main et un cachet d'aspirine pour apaiser ma migraine , me faire une bise et me consoler.Qui pourrait supporter s'asseoir à coté de moi dans le divan pour regarder ensemble mon équipe de foot préférée à la télévision et applaudir à tout rompre chaque but marqué?Sûrement pas Sottephie !elle est tellement occupée à trier et distribuer le courrier à la poste! et non plus Mamouzele qui ne pense qu'à faire la fête chaque week-end à Bergerac!
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Modifié par entik le 23-12-2006 18:40
Réponse: Histoires d'un village de France de suila, postée le 23-12-2006 à 19:19:49 (S | E)
Le docteur passant en revue tous les motifs et les raisons pour lesquelles il a supporte et pourrait supporter toute sa vie, sa femme qui pourtant n'est pas du genre à inventer le fil à couper le beurre, mais sa gentillesse, même sa mauvaise humeur en le voyant arriver à l'approche de Noël avec la pile de chats sur les calendriers que seule une jolie postière comme Sottephie pouvait lui faire acheter, il a appris avec le temps à apprécier même ses plats qu'il critiquait avant parce que sa propre maman était un vrai cordon bleu, il était pourtant trés heureux de l'intérêt que montrait Sottephie à son égard, ça l'amusait et ça le rassurait peut être sur sa capacité de séduction !! Mamouzel,elle, il la trouvait trés migonne, jeune et attirante, mais elle n'avait pas la maturité de Sottephie ni la tendresse maternelle dont sa femme Catherine le comblait !! Et puis dans les grandes familles comme celle d'Entik, les séparations sont mal vues et inexistantes, on se marie pour le meilleur et pour le pire et tout compte fait, avec Catherine il n'y avait pas que le pire !! et puis son travail dans un petit village comme Perignac lui apporte beaucoup de satisfaction, il arrive à redessiner un sourire sur la bouche des plus desespérés du village et cela suffisait à son bonheur !!!
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Modifié par suila le 23-12-2006 22:01
Réponse: Histoires d'un village de France de paloma25, postée le 24-12-2006 à 21:15:59 (S | E)
Entik finit par s'endormir, la conscience tranquille. Sa nuit fut paisible et, comme chaque matin, il se réveilla au chant du coq. Ce jour-là n'était pas un jour comme les autres puisqu'il s'agissait de la veille de Noël. Il prit son petit déjeûner avec sa femme, laissant les enfants faire la grasse matinée puisque c'était les vacances scolaires. Le médecin promit à Catherine, son épouse de rentrer assez tôt pour l'aider à mettre la table et recevoir les quelques parents qui allaient venir passer le réveillon avec eux.
Pendant ce temps-là, Léon préparait le costume qu'il allait porter le soir-même; il voulait mettre toutes les chances de son côté pour obtenir le "oui" de Roseline qu'il comptait demander en mariage à minuit!
Et dans chaque chaumière de Pérignac chacun s'affairait aux préparatifs de cette soirée. Les femmes, tablier autour de la taille, s'occupaient déjà à couper les viandes, les volailles, à éplucher les légumes, les fruits pour préparer de fins mets et de succulents desserts.
Tous les villageois s'étaient accordés pour se retrouver sur la place du village, après le repas, afin de célébrer tous ensemble ce Noël 2006, dans la joie et la bonne humeur.
Malgré la fraîcheur du mois de décembre, une soirée chaleureuse, mais ô combien mouvementée, se profilait à l'horizon de ce village pourtant si paisible.
Réponse: Histoires d'un village de France de entik, postée le 25-12-2006 à 19:49:07 (S | E)
Roseline n'a pas pu participer au rassemblement de tous les villageois sur la place en raison d'une forte grippe et ce pour le grand désespoir de Léon qui a dû à contre- coeur reporter sa demande de mariage pour la Saint Sylvestre.
Ludovik ,le fils d'Entik et Julie, la fille d'Emile le maire ,sont revenus au village pour passer les fêtes scolaires d'hiver auprès de leur parents.Leur idylle n'est un secret pour personne.Leur amourette n'est pas si discrète.Ils n'en font qu'à leur tête et affichent leur amour au grand jour ce qui irrite leurs parents au plus haut point.
Le soir, à table, Entik interpella son fils Ludovik et lui dit:
-Ludo!tu ne devrais pas t'exhiber autant avec Julie bras-dessus,bras-dessous la serrant de très près et vous bécotant à tout bout de champs au vu et au su de tout le monde!
ludovik baissa timidement la tête, puis la releva ,s'enhardit et lui répondit avec beaucoup d'effronterie:
-Papa!tu devrais faire un tour à la poste!ils viennent de changer de mobilier.La poste de Perignac est devenu la plus belle de France!Entik fusilla son fils du regard et Catherine hurla à la face de son mari:
-Tu vois! même ton fils est au courant de tes entourloupettes et de tes galipettes!puis jettant un regard à la soupière qui trônait au milieu de la table elle ajouta:
-Tu viens ici pour prendre ta soupe et le plat de résistance ensuite tu vas prendre le dessert chez Sottephie .La poste est devenu un plateau de télévision où les gens viennent pour assister à un spectacle de réalité- show et reluquer Sottephie la potiche de la poste!
La discussion fut très orageuse et houleuse.Entik excédé regagna sa chambre.Il alluma son ordinateur cliqua sur Anglaisfacile pour oublier la vie difficile que lui menait Catherine.Son regard fut attiré par une bande étroite ou défilait à gauche de son écran des pseudos ,il cliqua de nouveau sur Sottephie et se rappelant tout le mal que sa femme a dit d'elle il lui envoya sans aucune arrière pensée(et honni soit qui mal y pense!) le poème suivant :
Pourquoi mon cœur bat-il si vite ?
Qu'ai-je donc en moi qui s'agite
Dont je me sens épouvanté ?
Ne frappe-t-on pas à ma porte ?
Pourquoi ma lampe à demi morte
M'éblouit-elle de clarté ?
Dieu puissant ! tout mon corps frissonne.
Qui vient ? qui m'appelle ? - Personne.
Je suis seul; c'est l'heure qui sonne;
O solitude ! ô pauvreté !
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Modifié par entik le 25-12-2006 19:51
Réponse: Histoires d'un village de France de sottephie, postée le 26-12-2006 à 17:20:15 (S | E)
Est-il besoin de le préciser? Jamais la postière ne reçut ce poème.
Entik, s'il s'était imprégné des mots qu'il aurait volontiers adressés à Sottephie, n'avait pas eu le temps de les écrire: à peine avait-il regagné sa chambre qu'il s'était couché, terrassé par la fatigue et l'énervement. Le lendemain, après une nuit réparatrice, quoiqu'émaillée de fantasmagoriques phantasmes (décidément, il faudrait qu'il relise Freud un de ces jours

Sottephie ignorait tout des remous qu'elle avait provoqués au sein de la famille d'Entik. L'eut-elle su que cela n'aurait rien changé à ses sentiments. Mais peut-être aurait-elle mis quelque distance entre elle et lui, car elle détestait tout ce qui de près ou de loin ressemblait à une dispute, à un conflit, et les fuyait comme la peste.
Pour le moment, son esprit était préoccupé par des tas de choses bien plus terre à terre: Suila et Pedro envisageaient de retourner bientôt en Espagne

Et puis, elle était rongée par l'inquiétude: Mamouzel n'était pas venue travailler aujourd'hui et elle ne répondait pas au téléphone!
Et, cerise sur la bûche de Noël, Roseline lui avait téléphoné pour lui confier qu'en fait, si elle n'avait pas participé à la fête du village, c'est parce que, une fois passée la joie des retrouvailles avec Léon, elle avait réalisé, pendant la conversation qui avait suivi, qu'elle n'avait pas du tout envie de passer la moindre soirée avec lui, qu'elle le trouvait gauche, empoté et rustre, qu'ils n'avaient rien en commun! Elle souhaitait que Sottephie le dise à Léon avec toute la diplomatie qui s'imposait!
Il ne manquait plus que cela! Sottephie n'avait absolument aucune envie de jouer les go-between, mais elle avait senti Roseline si désemparée qu'elle n'avait pas pu refuser.
Elle avait l'habitude de faire des heures supplémentaires, mais aujourd'hui, elle était vraiment trop fatiguée. Elle décida de rentrer chez elle sans tarder. Juchée sur son vélo, elle traversa le village à l'heure où le soleil disparaissait au bout du bout d'un champ, entre les arbres nus, pour aller éclairer d'un jour nouveau l'autre côté de la terre. A l'heure où les volets de bois étaient refermés en toute hâte pour éviter de laisser pénétrer le froid de décembre; où les clés faisaient des doubles tours dans les vieilles serrures; à un moment où la vie semblait, sinon s'arrêter, du moins tourner au ralenti. Vivement l'été!, pensa-t-elle. En passant devant certaines maisons, plus illuminées que les casinos de Las Vegas, elle leva les yeux au ciel mais admit en son for intérieur qu'il faudrait peut-être qu'elle se décide à mettre une guirlande lumineuse dans l'arbuste devant la maison... Elle se promit d'y penser pour le prochain Noël. Elle mettrait quelque chose de sobre, rien de tape-à-l'oeil, des minuscules lampes qui seraient autant d'étoiles dans les yeux de ses enfants.
Réponse: Histoires d'un village de France de paloma25, postée le 26-12-2006 à 23:32:54 (S | E)
En passant devant la maison du docteur Entik, Sottephie ne put réprimer un soupir qui venait du plus profond de son âme; elle s'est sentie soudain vide et inutile; drôle de sentiment pour une femme qui gardait toujours un moral d'acier. Elle vit la lumière du salon qui projetait deux ombres toutes proches l'une de l'autre et se tenant face à face; elle éprouva pour la première fois une jalousie féroce envers Catherine, cette jalousie maladive qui détruit tant de couples après avoir brisé tant de coeurs de femmes!
Elle se reprocha immédiatement ce sentiment malsain, mais elle savait très bien qu'en matière de sentiments, on ne choisit pas, alors elle tenta de penser à autre chose et refléchit à la manière d'annoncer à son adjointe Mamouzel que celle-ci devrait travailler plus durant ces quelques jours de vacances scolaires pour lui permettre à elle de se reposer, et de profiter de ses enfants. Bien sûr, il n'y avait pas que cela qui la motivait à "occuper" mamouzel, n'oublions pas que celle-ci s'amouracha aussi de ce médecin si convoité! Sottephie pensait en effet la mettre hors-jeu en ne lui permettant pas d'avoir le loisir d'aller épier Entik à son cabinet.
Sur ces pensées, elle arriva devant la maison où vivait Léon et à qui elle devait annoncer la triste nouvelle selon laquelle Roseline ne voulait en aucun cas se lier avec lui.
Comment va-t-il prendre la nouvelle?
Réponse: Histoires d'un village de France de mamouzel14, postée le 27-12-2006 à 10:58:53 (S | E)
La nouvelle était très difficile à annoncer car de mémoire des Perignacais on avait jamais vu Léon si préoccupé et timoré de peur d'entendre le contraire de la part de sa dulcinée Roseline. Il était assis dans sa maison sur le vieux divan, tête baisée l'air si préoccupé; lorsque Sottephie frappa à la porte. A sa vue Léon se leva tout sourire pour lui offrir un siège. La position dans laquelle elle l'a trouvé ne lui donna pas le courage d'aborder le problème pour lequel elle était venue, elle était très mal à l'aise une idée lui vint soudain à l'esprit. Pourquoi ne pas associer Mamouzel à cette démarche? Elle est si sage et elles pourront ensemble trouver les mots justes pour convaincre Léon.
Elle parla de tout et de rien , des fêtes avec les décorations de l'arbre de noël sans aller au vif du sujet. Elle prit congé de Léon et décida d'en parler à Mamouzel sa meilleure amie, même si les mauvaises langues veulent les voir séparer le destin les a à nouveau réuni, c'est vrai que Mamouzel lui avait fait une confidence à propos de Entik mais en réalité c'était sa façon à elle de voir à quel point Sottephie aimait Entik même si elle n'a jamais voulu dévoiler ce qu'elle gardait en secret au fond du coeur. Elle savait qu'à Mamouzel elle pouvait lui pardonner et que c'était la seule qui la comprenait mieux, elle se resolue de se confier à elle comme à l'accoutumée. Mamouzel très sensible comprit le désarroi de sa chère amie et comme elle n'aimait pas les histoires (après tout, nous devrions travailler ensemble.) décida de l'aider vraiment à laisser tomber ces moments d'égarement et de faire un vide dans sa tête au sujet d'Entik. Cet homme même s'il est très conciencieux et très bon père de famille, il n'en demeure pas moins regardant pour les femmes. Il adore toucher le point sensible chez toutes les femmes, voilà pourquoi elles ont toutes un point faible pour lui.
La femme est certes douce et tendre mais elle sait faire fi de tout cela pour prendre des décisions parfois dure, en Afrique il y a un adage qui dit: que "chaque marigot à son caïman" Entik étant le caïman du marigot de Cathy, il va falloir se convaincre de la réalité. La vie n'est pas un jeu inutile, il faut savoir s'arrêter même contre ses propres sentiments car on ne sait jamais où ils peuvent nous mener.
Réponse: Histoires d'un village de France de entik, postée le 27-12-2006 à 19:50:16 (S | E)
Sottephie toujours pimpante et la mine réjouie et fleurie comme une primevère se rendit chez Léon.
-Bonjour léon!comment vas-tu?lui dit-elle.
-Bonjour Sottephie!lui répondit-il sur un ton bourru.Il était ce jour là peu accomodant et d'une humeur exécrable
-Diable! se dit-elle,comment pourrais-je lui annoncer la terrible nouvelle? il a l'air si renfrogné!tu n'aurais pas pour moi quelques feuilles de laurier dans ton potager ajouta-t-elle?
-Avec plaisir!répondit-il.
Il la fit entrer dans son rustique salon ou régnait un désordre indescribtible.
-Vivement qu'il trouve une femme!se dit-elle,puis ajouta: écoute Léon !j'ai vu Roseline le lendemain des fêtes de noël .Elle n'était pas du tout malade.C'était juste un prétexte pour ne pas te voir.
-et pourquoi donc?
-Léon!reste calme! ne t'affole pas et surtout pas de bêtises!elle ne veut plus te voir car elle a déjà un amoureux à Bergerac.
Léon reçut cette révélation comme une bourrasque qui faillit le mettre à terre.Sottephie le retint par le bras, le fit asseoir sur une chaise et de sa voix douce et mielleuse essaya de le réconforter en lui disant:
-Mon pauvre Léon !comme tu dois être malheureux!ce n'est pas grave!une de perdue dix de retrouvées!.Et puis cette pimbêche de Roseline ne te mérite pas.Je te verrais très bien avec ma nouvelle collègue de travail mamouzele.C'est vrai!elle aime bien faire la fête mais elle est si jolie et mignonne qu'elle ferait sûrement ton bonheur.Son merveilleux sourire sera un excellent antidote pour tes soucis dans la ferme!le bonheur vient vers ceux qui croient en lui!Léon lui sourit et fut ravie par cette alléchante proposition.Sottephie le salua et retourna chez elle toute heureuse d'avoir fait d'une pierre deux coups:se débarasser de sa redoutable rivale et jouer à l'entremetteuse pour rendre Léon heureux.Etre capable de retrouver sa joie dans la joie de l'autre voilà le secret du bonheur!
Sottephie arrivera-t-elle à persuader Mamouzele de diner en tête- à tête- avec Léon le 31 Décembre2006 à Bergerac?
Réponse: Histoires d'un village de France de entik, postée le 28-12-2006 à 21:31:41 (S | E)
Entik invita son frère jumeau Cedrik à venir passer les fêtes de fin d'année chez lui à Perignac.Cedrik est un brillant psychanaliste installé à Paris dans un bureau très cossu. Contrairement à Entik,Cedrik est très élégant et très séduisant .Un vrai bourreau de coeurs!tout comme Attila qui là ou il passe ,l'herbe ne pousse plus, Cedrik là ou il passe, laissse toujours derrière lui un coeur meurti!il disait souvent à son frère docteur Entik pour le narguer:toi tu es le plombier de la tuyauterie humaine et moi le psy des âmes et des coeurs en peine(avec de la rime!)Il faut vous dire qu'il était aussi poète à ses heures perdues.Il aimait taquiner la muse et flirter avec elle!
Attablé chez Antoine, le seul cafetier du village,il est en train d'observer les rares clients du café étudiant avec minutie leur gestes, leurs tics, leurs manies et volant au passage quelques paroles échangées entr'eux.Son attention fut attirée par une jeune fille qui aidait Antoine derrière le comptoir en bois de chêne vermoulu.Elle avait un visage radieux et un sourire angélique.Ses cheveux au vent dansaient et vogaient lorsque elle déambulait parmi les chaises et les tables, le pas souple et léger comme une gazelle dans le désert.
Elle s'arrêta à hauteur de Cedrik et lui dit:
-Bonjour monsieur! vous désirez boire quelque chose?
-Non merci!votre beauté me désaltère et votre sourire étanche ma soif.
Surprise de la réponse, elle rougit et faillit faire tomber le plateau rempli de tasses de café et de verres.Son regard se posa sur la table et fut attiré par un morceau de papier avec quelque lignes écrites dessus.
-Vous êtes journaliste? monsieur....
-Cedrik pour vous servir!non mademoiselle !je suis poète et vous quel est votre doux prénom?
-Paloma!répondit- elle.
Il lui tendit le morceau de papier qu'elle prit entre ses mains tremblottantes et le lut à voix basse:
C'est en moi que ta voix s'élève
Dans le silence de mon cœur,
Et que ta main, mon Dieu ! soulève
Le poids glacé de ma douleur.
Ah ! t'aimer est le bonheur suprême,
ne me laisse pas seul avec mes pleurs
T' oublier c'est m'oublier moi-même :
N'es-tu pas la moitié de mon coeur?
-puis-je garder ce poème ?lui dit-elle avec insistance.
-volontiers! si vous m'accordiez une bise.
-il l'embrassa tendrement sur la joue pendant qu'Antoine le père de Paloma assistait du fond de la salle à cette scène insolite avec beaucoup de rage dans le coeur.
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Modifié par entik le 28-12-2006 21:34
Réponse: Histoires d'un village de France de paloma25, postée le 28-12-2006 à 23:48:32 (S | E)
Paloma, encore bouleversée par les vers qu'elle venait de lire, n'avait pas réalisé que son père, cet orgueilleux d'Antoine, l'attendait de pied ferme. Elle alla chercher le café noir que Cedrik avait commandé et tomba nez à nez avec son géniteur, qui, le regard noir de colère, l'empoigna par le bras et l'entraîna dans l'arrière boutique où il lui tint ses propos:
- Paloma!! Ma propre fille, comment oses-tu te comporter de la sorte? Faire la bise à un inconnu devant tous mes clients et sous mes yeux?! Tu me déçois beaucoup ma fille!! Ce n'est pas comme ça que je t'ai élevé!...Montre-moi ce papier! rugit-il en lui arrachant le billet doux de Cedrik qu'elle avait glissé dans la poche de son tablier; elle eut beau résister, que pouvait-elle, elle si fragile, contre ce bourreau d'Antoine? Il finit par le lui prendre et mit ses lunettes pour le lire. Qu'elle ne fut sa rage lorsqu'il y découvrit les vers de notre poète audacieux!! Il jeta un regard réprobateur à sa fille qui se cachait le visage, et il s'empressa d'aller retrouver l'auteur de ces mots trop impudiques à son goût. Certes il ne connaissait rien à la poésie mais les mots tels que "coeur", "voix", "main" ou "aimer" lui ont donné à croire que cet individu avait déjà fréquenté sa fille.
Lorsqu'il arriva à l'endroit où était assis Cedrik il y avait quelques minutes encore il ne trouva que la chaise vide, car notre psychanaliste, ayant vu comment Antoine avait saisi sa fille par le bras, ne tenta pas le diable et préféra fuir lâchement.
Avant de retourner chez Entik, son frère jumeau, il alla se promener du côté du lac qui se trouvait à quelques centaines de mètres du centre du village. Il ne put que s'émerveiller de la beauté du paysage et de la qualité de cet air frais qui éveillait tous les sens à la magnificence de la nature. Il respirait profondément, fermant les yeux, goûtant au parfum des pins non loin de là, écoutant la complainte de quelques couples d'oiseaux qui faisaient une pause à Pérignac avant de rejoindre l'Afrique. Quel endroit splendide pour méditer! se dit Cedrik, quelle joie pour les sens, quelle inspiration pour l'esprit, quelle sérénité pour le coeur!! Mais à peine eut-il rouvert les yeux que le visage de Paloma lui revint en tête. Il la trouvait mignonne, certes, mais ne s'attendait pas à ce qu'elle occupe son esprit si soudainement. Il se surpris à penser:
- Je suis ici pour me reposer, me ressourcer, et passer du bon temps avec mon frère et sa petite famille; je n'ai nullement besoin d'amourette en ce moment et sûrement pas avec cette fille complètement anéantie par son père.
Les vers qu'il avait composés en contemplant le visage de Paloma, il les avait déjà oublié; ah! s'il savait l'effet que ces quelques mots avaient introduit dans le coeur de cette pauvre Paloma!!
Antoine, son père, lui avait ordonné de rentrer immédiatement, ils s'expliqueraient à la maison le soir-même. A peine rentrée, elle était montée dans sa chambre, avait pris une feuille blanche et un stylo et se mit à recopier le poème de Cedrik qu'elle avait gravé dans sa mémoire. Elle s'allongea sur son lit et se prit à rêver d'une vie nouvelle, loin de Pérignac, loin de son père et de son maudit café.
Quelle imagination débordante! C'était la première fois qu'elle se sentait aussi bien, aussi libre; elle se surprit même à composer un poème mentalement pour Cedrik. Ah! Cedrik! dès le premier regard, elle avait craqué, comme tant d'autres avant elle. Elle revoyait ses yeux lumineux et son sourire charmeur, sa voix si douce et si virile à la fois; elle était sous le charme. Emue, elle laissa rouler quelques larmes sur ses joues roses. A ce moment-là sa mère entra dans la chambre et la voyant allongée et en pleurs,lui demanda si elle était malade. Paloma se ressaisit et mentit:
-non maman, je ne suis pas malade mais j'ai peur de papa, j'ai peur qu'il me mette à la porte juste parce que j'ai fait la bise à un homme.
En réalité, c'est tout ce qu'elle désirait, déguerpir au plus vite.
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Modifié par paloma25 le 28-12-2006 23:53
Réponse: Histoires d'un village de France de paloma25, postée le 29-12-2006 à 09:04:53 (S | E)
La mère de Paloma fut attendrie par les larmes de sa fille unique et la rassura en lui disant:
- sèche tes larmes ma chérie, ton père ne te causera aucun tort; seulement, il est un peu sur les nerfs dernièrement à cause d'un conflit avec son frère de Marseille, et puis toutes ces factures qui l'accablent font qu'il s'est emporté contre toi, mais ça lui passera. Alors calme-toi et au lieu de te faire du mouron, va plutôt poster ces cartes de voeux.
Paloma s'exécuta et sortit, heureuse comme elle l'avait rarement été. Au guichet de la poste, c'est Sottephie qu'elle trouva; Mamouzel triait le courrier dans la pièce d'à côté.
-Bonjour Sottephie, tu as l'air perdue dans tes pensées! lui dit Paloma.
-Salut Paloma, effectivement, je tentais d'écrire un poème pour accompagner ma carte de voeux pour Mamouzel (elle chuchota le nom de son amie pour que celle-ci ne l'entendît pas).
Paloma pensa: "c'est fou ça, tout le monde se met à faire de la poésie maintenant?".
-Tiens, tu veux y jeter un coup d'oeil? Tu me diras ce que tu en penses.
Ravie, Paloma ne se fit pas prier et lut les quelques vers que Sottephie venait de composer:
Qu'elle est belle notre amitié!
Qu'elle est forte et infinie!
Basée sur la sincérité,
Elle réduit tous nos soucis.
Vécue avec tant d'intensité,
Elle multiplie avec magie
Nos joies et notre gaieté.
Indestructible elle sera
Tant que mon coeur battra
Et peut-être même au-delà!
-Joli! s'exclama Paloma, je suis sûre que Mamouzel sera enchantée!
-Je l'espère, dit Sottephie, j'ai envie qu'elle sache que mon amitié pour elle est vraiment sincère.
La porte de la poste s'ouvrit et Léon entra, hésitant, regardant à gauche, à droite comme si quelqu'un le suivait.
-Bonjour Sottephie, dit-il, je suis content de te trouver là; dis-moi, as-tu parler à Mamouzel pour le dîner du réveillon?
-Pas encore, répondit-elle, mais ne t'inquiète pas, elle acceptera.
-Ouf! J'espère que tu dis vrai, je suis hyper angoissé en ce moment; puis se retournant vers Paloma, il lui dit:
-J'ai aussi un service à te demander Paloma.
-Je t'écoute, lui dit-elle.
-Et bien, toi qui a lu beaucoup de livres, est-ce que tu pourrais écrire quelques vers que je compte lire à Mamouzel, ma future dulcinée, dit-il en rougissant.
-C'est qu'elle en a de la chance cette Mamouzel!! dit-elle en riant; passe au café, j'y serai dans cinq minutes et on verra.
Paloma retrouva Léon au café où son père semblait s'être calmé. Elle lui dit qu'elle allait aider Léon à remplir des papiers administratifs (décidément, le mensonge devenait une habitude chez elle!). Antoine, connaissant et appréciant Léon n'y émit aucune objection.
Après quelques minutes de réflexion, Paloma tendit à Léon le papier ou elle avait griffonné 4 vers:
Ma chère et tendre Mamouzel,
Voyez-vous je suis heureux
De pouvoir mettre tant de zèle
A servir vos beaux yeux.
-Bof, lança-t-il, je m'attendais à mieux!
Paloma, qui était très susceptible, se leva en lui criant, rouge de colère:
-Puisque c'est comme ça, débrouille-toi tout seul!
Antoine, son père, lui demanda la raison de son emportement, et elle lui répondit:
-Ce niais de Léon ne sait même pas faire la différence entre la taxe d'habitation et les taxes foncières!!
Paloma fut effrayée par la facilité avec laquelle les mensonges jaillissaient de sa bouche, elle qui avait horreur de toute forme d'hypocrisie et qui devenait plus rouge qu'une tomate mûre lorsqu'elle déviait à peine de la vérité.
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Modifié par paloma25 le 29-12-2006 10:56
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Modifié par paloma25 le 29-12-2006 18:24
Réponse: Histoires d'un village de France de entik, postée le 29-12-2006 à 19:32:11 (S | E)
Antoine notre brave cafetier fit sa petite enquête et découvrit avec stupeur que le poète qui avait mis le coeur de sa fille en émoi était le frère jumeau d'Entik.Il se rendit à son cabinet médical et lui dit en lui tendant le fameux bout de papier :
-Bonjour Entik!Lisez cette ignominie.
-C'est un poème! il est très joli d'ailleurs!et je crois reconnaître l'écriture de mon frère Cedrik.
-Figurez vous qu'il est venu chez moi, hier soir, au café et l'a remis à ma petite Paloma .Il a aussi osé l'embrasser devant toute l'assistance.Il m'a déshonoré!
-Mais non !Antoine !ce n'est pas grave!Cedrik est un poète!Vous savez les poètes sont des êtres à part.Des êtres excessifs!qui vont au bout de ce qu'ils sont ,qui osent être ce qu'ils sont et qui n'entrent pas dans le troupeau que nous sommes.Tenez! si vous lisez leur bibliographie vous découvirez qu'ils ont tous vécu dans le drame et fini leurs jours dans la solitude.
-Les poètes ne servent à rien! ajouta Antoine, et ne sont d'aucune utilité.A mon avis on devrait tous les guillotiner
-mais non Antoine!les poètes sont très utiles.Ils nous aident à aimer.Ils sont comme les oiseaux ,chaque bruit les fait chanter.Nous avons tous besoin de poésie, la poésie ç'est le pain de l'âme, ç'est le plus court chemin d'une sensisiblité à une autre ,ç'est une éternelle jeunesse qui ranime le goût de vivre jusque dans le désespoir.
-Ce ne sont que des balivernes!lui dit Alain qui le quitta non sans le prévenir que Cedrik devrait désormais se tenir loin de Paloma.
Le soir, Entik prit à part Cedrik et lui dit:
-Ecoute ,Cedrik!tu devrais t'assagir et songer à te marier au lieu d'importuner les jeunes filles avec tes poèmes, les séduire et les embrasser devant tout le monde comme tu viens de le faire au café d'Antoine .Antoine est un corse qui ne badine pas avec l'honneur .La vendetta corse !est- ce que tu en as déjà entendu parler?.Tu risques de laisser ta peau si tu ne cesses pas d'importuner Paloma de tes assiduités.
Cedrik tout excité du danger qu'il pourrait courir s'il se hasardait à vouloir conquérir le coeur de Paloma se rendit au lac où il la trouva assise au bord de l'eau en train de réviser ses cours d'espagnol.
-Bonjour Paloma!Vous étudiez l'espagnol! on dit que ç'est la langue des amants et le français la langue des diplomates!
-Bonjour Cedrik!oui je prépare un concours de professorat en espagnol.vous savez! mon père m' a privé du poème que vous m'aviez donné.Vous n'auriez pas un autre aussi joli!
-Mais bien sûr mon ange!j'ai une foison de poèmes dans ma poche.mes poèmes ne coûtent pas chèrs, juste un baiser.
-Oh!non!hier ç'était un bisou et aujourd'hui un baiser.Mon père me tuerait s'il l'apprenait
Il sortit de sa poche des bouts de papiers pliés en quatre et lui dit d'en choisir un .Elle prit au hasard un bout de papier, l'ouvrit et le lit à haute voix:
Est-ce toi dont la voix m'appelle,
O ma pauvre Paloma ! est-ce toi ?
O ma fleur ! ô mon immortelle !
Seul être pudique et fidèle
Où vive encore l'amour de moi !
Oui, te voilà, c'est toi, ma brune,
C'est toi, ma maîtresse et ma sœur !
Et je sens, dans le clair de la lune
Et dans le sable si fin des dunes
Les rayons glisser dans mon cœur.
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Modifié par bridg le 29-12-2006 19:36
Pour tous : Merci de calmer vos ardeurs et de rester dans les limites des attibutions du site s'il vous plaît

Réponse: Histoires d'un village de France de entik, postée le 29-12-2006 à 22:54:04 (S | E)
Cedrik regagna sa chambre et s'y réfugia.Il prit un livre et tout en feuilletant les pages son regard fut attiré par cette citation:rien ne stérilise tant un écrivain que la poursuite de la perfection.Pour produire,il faut se laisser aller à sa nature,s'abandonner ,écouter ses voix..,éliminer la censure de l'ironie ou du bon goût ,et un peu plus loin:nul homme ne peut justement en censurer ou en condamner un autre, car à la vérité,nul homme n'en connaît vraiment un autre.Il réfléchit longuement et se dit:
-Mes poèmes dérangent mon entourage.Antoine risque de se fâcher et de me créer des ennuis et pourtant un peu de poésie n'a jamais fait de mal à personne.Il va falloir que je range mes affaires, faire ma valise et rentrer à Paris où il fait bon vivre et où les poètes sont appréciés à leur juste valeur.Quand on blesse un poète on perd l'éternité.
Pour calmer ses ardeurs
Cedrik partira ailleurs.
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Modifié par entik le 29-12-2006 22:57
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Modifié par entik le 29-12-2006 23:52



Réponse: Histoires d'un village de France de suila, postée le 30-12-2006 à 00:31:17 (S | E)
Depuis le fond de son Andalousie, sa terre d'accueil, Suila, ne ratait aucun évènement se déroulant à Perignac,Sottephie, son amie, lui envoyait régulièrement des mails pour la tenir informée, et puis son cher cousin Entik, qui lui écrivait au moins 3 lettres par semaine, devenait de plus en plus silencieux !!!
Suila apprit avec stupéfaction et beaucoup de plaisir que l'approche de la nouvelle année, rendait les Perignacais très sensibles, très romantiques, le coeur léger et l'âme poétique !!
La gaieté, la bonne humeur, il n'y a que cela de vrai pour entamer la nouvelle année du bon pied, Suila envoya donc une jolie carte depuis Nerja où elle passait quelques jours de vacances avec sa petite famille, une jolie petite ville de pêcheurs, ses jolies petites criques et son Balcon de l'Europe qui laisse entrevoir au loin l'autre continent : l'Afrique.
Suila, profita d'un moment de solitude assise sur un banc qui donnait sur une jolie crique "cala" nommée Calahonda pour inscrire quelques mots simples, en pensant très fort à son village Perignac, qui avait certes des paysages si différents à ceux qui s'offrent à elle, mais abrite son âme et tous les gens qu'elle aime
Chers amis, chère famille, je vous souhaite une merveilleuse année

Réponse: Histoires d'un village de France de entik, postée le 30-12-2006 à 20:14:24 (S | E)
Gaston notre brave paysan ayant remarqué que Magnétik le cheval qu'il venait d'acquérir à la foire aux bestiaux de Bergerac importunait beaucoup Mirabelle, sa jument préférée.Pour calmer ses ardeurs

-Mais pourquoi es-tu si agité Magnétique?tu fais un boucan terrible et les vaches, ni moi d'ailleurs, n'arrivent à retrouver le sommeil!
-je ne supporte pas la solitude !tu sais très bien que je suis claustrophobe!
-Mais ç'est le vétérinaire qui m'a recommandé de t'isoler ! tu dois bientôt participer à la course annuelle de chevaux à Bergerac et tu dois absolument rester en forme.
-Raconte ça à d'autres!tu veux m'éloigner de Mirabelle.Si tu veux que je participe à cette course et pourquoi pas la gagner, ramène moi près de Mirabelle et je te promets que je m'entraînerai plus sérieusement.
Chose promise, chose dûe.Magnétique, sous la houlette de Léon et les soins prodigués d'Entik s'entraîna durement et suivit un régime draconien.Qui veut vaincre est déjà bien près de la victoire.
Le jour de la course,Magnétik fit une entrée très remarquée.Sa belle crinière au vent et sa foulée majestueuse firent merveille sur le champs de course.Du début jusqu'à la fin de la course, il était au coude à coude avec Brigstone un cheval anglais considéré comme le grand favori de la course .Dans l'ultime virage et après un effort gigantesque Magnétik dépassa Brigstone ,le coiffa sur le poteau et remporta le trophée de la victoire

Le lendemain, Magnétik accompagné de son propriétaire Gaston, de son manager Léon et de son soigneur Entik furent accueillis comme des héros à Perignac.Ils ont redoré le blason de leur village.
Réponse: Histoires d'un village de France de entik, postée le 01-01-2007 à 20:23:56 (S | E)
Bonsoir!je m'appelle Galia la poule préférée de Gaston,une vraie poule!la plus belle et la plus ancienne de la basse-cour de la ferme de Gaston.Aujourd'hui, je ne me suis pas levé du bon pied oh!pardon!de la bonne patte, devrais-dire!la veille, pour fêter le nouvel an , tous les habitants de Perignac ont bien mangé, bien bu ensuite bien chanté et dansé sur la place du village à une heure très tardive.Ils m'ont obligé aussi à veiller très tard.A l'aube, le cocorico d'El Gordo le coq de la basse-cour, ce gallinacé de malheur m'a réveillé très tôt et empêché de faire la grasse matinée.Avec sa belle crête rouge écarlate, son port de tête si insolent, sa stature arrogante et son regard si dédaigneux ,il en a après toutes les poules de la ferme .Il devrait calmer ses ardeurs!il me poursuit toute la journée de ses assiduités pourtant je lui ai dit :tu m'auras quand les poules auront des dents! çàd jamais!never! il ne cherche qu'à vouloir guerroyer contre les coqs du voisinage.C'est un vrai coq de combat! et très fier le bougre!
Dites-moi!pourquoi les hommes traitent ils les policiers de poulets?ne sommes-nous pas les animaux les plus gentils et les plus paisibles de la planète?et pourquoi disent-ils d'une personne peureuse:ç'est une poule mouillée?je ne suis jamais mouillée moi!ç'est plutôt le canard qui fait trempette dans l'eau et barbote tout le temps dans la mare.On devrait plutôt dire peureux comme un canard mouillé!
Ah!ils me font rire les hommes quand ils disent familièrement à leurs femmes: bonjour ma poule!viens ma poule! et plus afffectueusement: oui mon poussin !et puis ils me font aussi marrer quand ils disent la poule aux oeufs d'or! mes oeufs n'ont jamais été dorés, ils ont tout le temps été blancs.A propos d'oeufs !savez-vous que je suis le seul animal qu'on mange avant de naître?vous n'avez pas compris? vous me décevez !votre quotient intellectuel est bien bas!. voyons!avant d'être une poule, je suis un oeuf!et puis ils m'énervent quand ils se demandent lequel est venu en premier lieu au monde: l'oeuf ou la poule! moi aussi j'aimerais bien savoir si Eve avait un nombril ou pas!
Avant de vous quitter, j'espère vous avoir pondu dans la bonne humeur un joli texte qui embeaumera votre coeur(tiens!ça rime)et je vous souhaite une très bonne et heureuse année. Quant à moi !j'espère ne pas terminer cette année dans la marmite de Gaston.Quand j'y pense, j'ai la chair de poule!!!
Réponse: Histoires d'un village de France de paloma25, postée le 01-01-2007 à 21:43:13 (S | E)
Laissons là la poule intelectuelle de Gaston et intéressons-nous plutôt au réveillon de Léon et de Mamouzel. Souvenez-vous que notre chère postière Sottephie devait jouer aux entremetteuses pour convaincre son adjointe et néanmoins amie, la dénommée Mamouzel, d'accepter l'invitation de notre rustique Léon à dîner en tête-à-tête. Et bien figurez-vous que c'est seulement après maintes supplications que cette entêtée de Mamouzel accepta de réveillonner avec Léon qu'elle connaissait un peu. Il avait choisi de réserver une table pour deux au restaurant "Le Campagnard", situé en plein centre-ville de Bergerac.
Le dîner se passa relativement bien, mais Mamouzel s'ennuyait car elle trouvait que cet endroit était "mort"; ce restaurant était surtout fréquenté par une majorité d'hommes et de femmes dépassant la soixantaine; et le pianiste qui était dans un coin sombre ne semblait connaître que des airs mélancoliques; cela donnait la nausée à la pauvre Mamouzel qui aurait préféré pouvoir danser sur des airs plus entraînants; après tout on fêtait le passage d'une année à l'autre, alors pourquoi Léon avait-il choisi un endroit aussi tristounet?
Elle lui en voulut terriblement mais ne lui en fit rien savoir, inutile de lui gâcher la soirée, pensa-t-elle. Cependant elle se promit de mettre fin à cette pseudo relation que Sottephie désirait établir entre Léon et son amie.
A quelques kilomètres de là, Cédrik, le jumeau d'Entik, avait dû rester pour accueillir la nouvelle année, tant frère, belle-soeur et neveux avaient insisté pour le garder auprès d'eux. Il était loin d'imaginer qu'un autre événement allait l'obliger à rester encore plus longtemps que prévu.
Réponse: Histoires d'un village de France de sottephie, postée le 02-01-2007 à 12:46:18 (S | E)
Sur la façade de la poste, Sottephie avait disposé une grande banderole gaie et colorée:
.............................................................

Ouf! Les fêtes sont passées, pensa-t-elle en déposant son vélo contre le mur lézardé... Le courrier va enfin diminuer.
Elle avait dansé jusqu'à 6 heures du matin, la nuit du 31, mais elle était à nouveau fraîche et dispose pour accueillir les clients les plus matinaux.
Il y avait juste une petite chose qui la tracassait: comment Mamouzel avait-elle passé la soirée!? Elle ne l'avait pas encore appelée. Et ça, c'était vraiment mauvais signe!
A vrai dire, à peine avait-elle parlé de son amie à Léon, qu'elle avait eu envie de ravaler ses mots. Il était grognon et égocentrique (Entre-temps, Paloma lui avait rapporté l'épisode du poème...), tout le contraire de la douce Mamouzel, toujours souriante et prête à tendre la main... A propos de mains, c'était ce qui avait le plus choqué Sottephie: les mains de Léon! Elle le savait, les fermiers ont les mains abîmées par le travail aux champs et Léon travaillait avec zèle et ardeur du matin au soir! Mais ses mains étaient toujours si sales! Ses ongles trop longs avaient la couleur de la terre meuble et presque noire des alentours de Perignac. Pouah! Sottephie avait souvent les doigts noircis par l'encre des lettres, des journaux et des brochures publicitaires qu'elle manipulait à longueur de journée, mais elle les lavait aussi régulièrement que possible. Elle avait toujours été attirée par les mains de ses interlocuteurs. Les mains, sans que l'on s'en rende compte, en disent long sur la personnalité, sur l'humeur. Et puis que serait notre univers sans les mains des musiciens, sans les mains des grands peintres, des sculpteurs,... Sans les mains des chirurgiens qui, chaque jour, réalisent de véritables miracles?! Ce sont les mains qui permettent aux aveugles de dessiner le contour d'un visage aimé ou aux sourds de communiquer. Elle pensait souvent à l'histoire d'Helen Keller qui, toute petite, s'était retrouvée sourde, muette et aveugle et qui s'en était sortie grâce à un alphabet "manuel"... Elle n'eut pas le temps d'aller plus avant dans sa réflexion. Mamouzel ouvrit la porte d'un coup sec et, sans un bonjour, lui lança: J'ai deux mots à te dire!
Sottephie eut envie de lui rétorquer: B

Tiens! Salut, Docteur! dit Mamouzel, subitement calmée.
Entik se tenait là, de l'autre côté du guichet, derrière la fine ligne noire tracée sur le sol, dans un souci de discrétion - pour que les clients au guichet puissent s'exprimer sans que toute la file derrière eux ne soit au courant de leurs secrets d'alcôve - attendant qu'on lui permette de la franchir. Il les regardait du haut de son mètre 82 et demi (il tenait absolument à ce demi centimètre!), avec un petit sourire moqueur... Depuis quand était-il là? Aucune des deux n'aurait été capable de le dire. Mais de toute façon, un médecin est habitué aux confidences, aux confessions parfois; Mamouzel et Sottephie ne se formalisèrent donc pas de sa trop discrète entrée.
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Modifié par sottephie le 02-01-2007 13:07
Réponse: Histoires d'un village de France de paloma25, postée le 02-01-2007 à 21:24:44 (S | E)
Entik sembla d'abord hésiter quelques instants puis dit aux deux jeunes femmes qui étaient restées muettes:
- Bonjour Sottephie et Mamouzel, tout d'abord meilleurs voeux pour l'année 2007. J'aurais voulu vous parler séparément mais finalement c'est pas plus mal que vous soyez là toutes les deux. Voilà, ce matin, Catherine, ma femme, a trouvé ce papier dans la boîte à lettres, il s'agit d'un poème non signé; quand elle l'a lu elle a pensé qu'il était de toi Sottephie et elle m'a demandé de venir te voir pour mettre les choses au clair; quant à moi, j'ai pensé qu'il pouvait provenir de toi aussi Mamouzel, et c'est pourquoi je suis là aujourd'hui, il faut que l'on arrête de se comporter comme des adolescents.
Sottephie et Mamouzel, se sachant innocentes avaient gardé leur calme. La postière demanda à Entik de lui montrer le poème, car, dit-elle, elle pourrait reconnaître l'écriture de son auteur, elle qui chaque jour voyait ses clients écrire noms et adresses.
Le docteur lui tendit le morceau de papier. Elle s'approcha de Mamouzel et toutes deux le lirent en silence:
"-Ô nuit, mon amie, ma complice, tu es la seule qui sache combien est grande ma peine; c'est vers toi que se tourne mon coeur pour se libérer de ses chaînes; unique témoin de mes cris, de mes larmes et de mes tourments qui se déchaînent, tu m'accueilles sous ton enveloppe obscure, loin des regards emplis de haine; tu m'entretiens de tes silences et m'accompagne de ta solitude; recevant toute ma rage et me pardonnant mon attitude, quand vers toi je cours à en perdre haleine pour me fondre dans cette habitude de t'offrir ma gratitude, quand tu couvres de tes heures mon souffle court et que tu recouvres de ton calme l'incertitude de mes jours".
Sottephie redonna le poème à Entik en lui disant:
- Je te conseillerais plutôt de le donner à Cédrik, car c'est sûrement à lui qu'il est destiné; je suis presque certaine de reconnaître là l'écriture de Paloma, et tu n'es pas sans savoir qu'elle apprécie beaucoup ton frère jumeau.
- Oh mais oui! tu as sûrement raison Sottephie, je n'y avais pas pensé; dit Entik. L'air gêné, il poursuivit:
- Désolé pour le dérangement, en tout cas me voilà rassuré, et c'est Catherine qui va rire en apprenant ça; merci à toutes les deux et bonne année!!
- Bonne année docteur! répondirent en choeur Sottephie et Mamouzel.
Une fois Entik sorti du bureau de poste, Sottephie ne put s'empêcher de dire:
-pffff! c'est Catherine qui va rire, et patati et patata, l'imita-t-elle, pffff, Catherine par-ci, Catherine par-là, il n'a que ce nom-là à la bouche, idiot!
Mamouzel la regardait, étonnée de voir son amie si nerveuse à cause d'un simple malentendu.
Réponse: Histoires d'un village de France de entik, postée le 03-01-2007 à 14:16:08 (S | E)
Cédrik,n'étant pas reparti à Paris,se rendit au lac que de mauvaises langues de Perignac appellent le lac des amants.Il appréciait beaucoup la verdure de ses berges et ses eaux si calmes et si claires .Comme à son accoutumée, il griffonna sur un bout de papier le poème suivant:
C'est en toi, bien-aimée, que j'écoute,
Et que mon âme voit.
Accueille mon silence et montre-moi la route,
Mes yeux fermés au monde se sont ouverts en toi.
C'est en toi que je ris, c'est en toi que je rêve,
Que je pleure tout bas.
C'est sur toi que mon regard se lève
Et pour toi que mon coeur bat.
Ô toi, dont s'ensoleille
D'un tremblement d'ailes d'or
Mon souffle animé,
C'est en toi que je m'éveille,
Et c'est en toi que je m'endors,
____Ô ma bien-aimée______________
Il leva sa tête et vit au loin Paloma assise à l'ombre d'un saule pleureur et plongée dans un livre d'espagnol.Il sentit son coeur battre davantage et un étrange sentiment l'envahir.Il n'avait jamais éprouvé auparavant un tel sentiment.Mon Dieu!se dit-il,suis-je devenu amoureux?Que ç'est doux et douloureux à la fois!soudain surgit on ne sait d'où, Antoine le père de paloma:
-Monsieur!vous n'allez donc pas cesser d'importuner ma fille!sachez que je suis corse, un homme d'honneur! et chez les corses l'honneur n'est point un vain mot.Paloma est la chair de ma chair et si jamais vous lui faites le moindre mal vous en patirez, cher monsieur!.
-Sachez! cher monsieur !que moi aussi je suis un homme d'honneur .J'aime votre fille et je ne voudrai que son bonheur, lui répondit Cédrik devenu un tantinet audacieux et téméraire.
-Si vraiment vous aimez ma fille demandez lui sa main et si elle est consentante j'y consentirais.
Sans s'en rendre compte Cedrik venait de faire une déclaration d'amour au père de Paloma.Du jamais vu!lui le brillant psychanaliste qui scrute les âmes des gens et pénètre dans les arcanes de leur coeur et les méandres de leur subconscient avec un esprit cartésien, lucide et froid comme un iceberg!lui le bourreau des coeurs féminins devenu à son tour victime de Cupidon!!
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