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Page 5 / 5 - FIN DU SUJET Voir la page Haut | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | Fin | Bas
Réponse: Histoires d'un village de France de entik, postée le 28-01-2007 à 20:18:33 (S | E)

Judas,le fils d'Entik, vint sournoisement et à pas feutrés derrière le dos de son père assis devant l'ordinateur et vit par delà son épaule le mot de passe(the magic password!). Il le mémorisa pour pouvoir se connecter plus tard.En effet,Entik veillait à ce que son fils ne puisse pas ouvrir l'ordinateur , surfer sur le net à toute heure et délaisser sa scolarité.Mais ç'était sans compter sur la roublardise de son fils qui était aussi malin qu'un renard.Le lendemain, après le départ de son père au travail, Judas ouvrit l'ordinateur et s'en donna à coeur joie.Il s'inscrivit à Anglaisfacile.com et fut surpris et amusé par le défilé incessant des pseudos très originaux et très rigolos parfois.Il fut impressionné par les performances d'un certain Frappedur qui à peine plus âgé que lui damait le pion aux adultes, même à son père qui faisait piètre figure au classement général.Il leur envoya un texte français à traduire en anglais pensant qu'ils allaient lui envoyer l'intégralité de la traduction mais ils ne lui indiquèrent que les fautes commmises.
-Ah!mais vous etes durs leur répondit-il!vous etes pires que mon prof d'anglais!
-Et puis quoi encore!lui dit Bridj, une modératrice du site .Tu ne voudrais pas qu'on fasse tes devoirs à ta place.
Et elle avait tout à fait raison d'agir ainsi.Judas craignait beaucoup Bridj car elle lui avait fait une sévère remontrance pour ne pas avoir usé de formules de politesse au début et à la fin d'un message envoyé au forum de discussion.Il tenta une incursion dans la salle de discussion à la recherche d'une copine et discuter avec elle mais dès qu'il vit le pseudo de Bridj il prit peur et rebroussa chemin.Elle ne tolérait pas les écarts de langage et comme il n'avait pas la langue dans sa poche il n'osa plus fourrer son nez dans la salle de discussion.
Judas, n'ayant jamais pris de vacances au bord de la mer, demanda à Suila la cousine de son père s'il pouvait venir chez elle passer les prochaines vacances d'été en Espagne.
-Franchement Judas!tu ne seras pas le bienvenu chez moi.Tout d'abord je suis brouillé avec ton père et puis tu es trop turbulent et tes facéties ne m'amusent guère.Pedro est d'une grande rigueur; il est à cheval sur l'ordre et la discipline et tu risques de recevoir la fessée tous les jours.A mon avis, tu ferais mieux de passer tes prochaines vacances en compagnie des vaches dans les verts pâturages de Perignac.
Alors, judas eut l'idée d'ouvrir l'ordinateur et de cliquer sur la rubrique:recherche de correspondants.Il indiqua un âge approximatif de 12 ans et la ville de Torremolinos en Espagne où habitait Suila et O miracle il trouva une fille qui correspondait exactement aux critères demandés.Il lui écrivit .Elle lui répondit; et au bout de trois messages il apprit qu'elle s'appellait Marisol et ,tenez -vous bien,elle était la propre fille de tata Suila.Qu'elle heureuse coincidence!Il se frotta les mains et dit avec beaucoup de malice:
-Il va falloir que je mette tous les atouts de mon côté pour l'embobiner et me faire inviter à Torremolinos .Je crois que cette fois-ci mon ami, tu vas passer d'inoubliables vacances d'été en Espagne au bord de la mer.Viva Espana!

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Modifié par entik le 28-01-2007 20:23êêê


Réponse: Histoires d'un village de France de paloma25, postée le 28-01-2007 à 21:03:45 (S | E)
Pendant ce temps-là, à Paris, Sylviane, voyant que Vincent était occupé à montrer ses tableaux à sa fiancée, s'en alla très discrètement. Une fois dans la rue, elle reprit son souffle, s'appuya contre un mur et tenta de remettre un peu d'ordre dans sa tête. Elle se sentait ridicule et pensa: "j'avais tellement besoin de me sentir rassurée; je pensais que la présence d'un homme dans ma vie me ferait oublier le passé douloureux encore trop récent, mais voilà que j'ai l'impression d'avoir trahi mon défunt mari...il est trop tôt pour envisager de me remettre en ménage...j'ai été idiote d'avoir voulu tomber dans les bras de Vincent. Mais j'y pense! Vincent étant fiancé, qui donc a-t-il bien pu m'envoyer toutes ces roses magnifiques accompagnées de mots si doux et qui m'ont menés à me ridiculiser devant Vincent et sa fiancée? De toute façon, ça n'a plus d'importance, même si c'était Alain Delon en personne, dont je suis une fan inconsidérée, qui venait me déclarer sa flamme, je refuserais ses avances". Mais elle ne savait pas à quel point le destin peut nous jouer des tours inattendus.
Elle grimpa dans un taxi qui la mena à l'hôtel où elle logeait. Comme il pleuvait, elle fonça tête baissée vers la porte d'entrée de l'immeuble , bousculant sur son passage un homme.
- Oh, excusez-moi Monsieur! dit-elle en relevant la tête. Quelle ne fut sa surprise lorsque ses yeux croisèrent le regard brillant de Pedro qui était venu dans l'espoir de pouvoir lui parler!
Pedro, tout sourire, lui tendit la rose qu'il lui avait apportée. Il ne s'attendait pas à ce qu'elle lui lançât:
- Foutez-moi la paix!
Cependant Pedro vit bien que les yeux embués de larmes de Sylviane pensaient tout le contraire de ce qu'elle venait de dire. Il tenta de la retenir par le bras lorsqu'elle s'enfuit en courant jusqu'à la porte de l'hôtel. Elle se retourna et cria en direction de Pedro, seul et désemparé sous la pluie:
- Pardonnez-moi Pedro, mais un jour vous me comprendrez! Adieu!
Puis la porte se referma derrière elle et, à ce moment-là, Pedro ressentit un déchirement atroce qui lui meurtrit l'âme; il sut que c'était fini, que Sylviane n'aura été qu'une chimère, une passion née de l'illusion d'un visage. Il décida de se débarrasser dès que possible du portrait de Sylviane, qui avait été à l'origine de tant d'espoirs et qui était maintenant la cause d'une terrible désillusion!
Dans l'intimité de sa chambre, Sylviane tentait d'oublier Vincent et Pedro en pensant à son fils Jérôme qui était interne dans un collège privé; il lui manquait car elle ne le voyait que le week-end.
Elle ouvrit son agenda pour voir où auraient lieu les prochaines représentations de la pièce de théâtre dont elle était le personnage principal. Elle aperçut une page où un petit texte avait été griffoné d'une main tremblante; elle se souvint qu'elle avait écrit ces quelques lignes durant son séjour en Espagne:

Amour, pourquoi es-tu si dur
Toi qui sais être si doux?
Tu ne connais pas la demi-mesure,
Quant à la raison, tu t'en fous!

J'aimerais que mon bonheur dure et perdure,
Je voudrais être heureuse, ici, là-bas et partout.
Mon coeur a choisi cet homme à la fière allure,
Mais c'est un amour fou, un amour jaloux.

Comment le chérir , comment l'aimer?
Pedro est un homme bel et bien marié
Et je ne voudrais de sa femme le séparer.

A présent, que faire? Que choisir?
Attendre, rester ou bien partir?
L'aimer et vivre ou bien mourir?

Sylviane prit un crayon et ajouta ceci:

Aujourd'hui je sais ce que je vais faire:
Je vais tout simplement mentir à mon coeur et à ma chair,
Je vais l'oublier pour ne plus être prisonnière
De cet amour fou, de cette passion amère!

Puis elle déchira la page et la jeta à la poubelle.




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Modifié par paloma25 le 28-01-2007 21:48


Réponse: Histoires d'un village de France de entik, postée le 30-01-2007 à 20:06:09 (S | E)
Pedro Ramirez,éconduit de façon brutale et inattendue par Sylviane se réfugia dans sa chambre d'hôtel.Il ouvrit le mini-frigidaire et ingurgita quelques verres de whisky en se disant à soi-même:
Ami!Remplis mon verre .Danse avec moi,ris et chante!
Buvons jusqu'à l'ivresse .Buvons encore et toujours.
Oublions le rayonnant visage de Sylviane qui me hante
Oublions ce soir nos chagrins et les tristesses des jours
Devenu saoûl comme un polonais ,il dormit à poings fermés.Le lendemain, il se réveilla avec une terrible gueule de bois et une atroce migraine.Il eut juste le temps de boire deux tasses de café noir et courut vers la gare pour se rendre à Bergerac.Arrivé à Perignac, il retrouva Suila vêtue d'une salopette bleue, la truelle à la main en train de rafistoler la façade de la maison maternelle.Il faut vous dire que les travaux de maçonnerie d'électricité,de peinture et de plomberie n'avaient aucun secret pour Suila.Elle pouvait à elle seule vous construire toute une maison!
-Ah! te voilà !lui dit-elle.Tu t'es vu dans une glace avant de venir ici?Mal rasé,le col de ta chemise froissé et ta cravate dénouée.Où as-tu passé la nuit? Dans une porcherie?
- Oui!Je sais!Je suis dans un piteux état.Hier,j'ai eu une dure journée de travail et j'ai dû veiller très tard!
-Raconte ça à d'autres ,pas à moi!
Puis Suila vit Judas ,le fils d'Entik, arriver vers elle, tenant un lièvre à la main.
-Bonjour Judas!lui dit-elle .Quel bon vent t'amène chez moi?
-Bonjour tata!je viens t'offrir ce lièvre que j'ai attrapé hier soir.
-Fais voir!Oh!il est magnifique ce lièvre.Ce soir, j'en ferai un savoureux civet.
- Tata!Tu ne voudrais pas m'inviter à ta table ce soir?
-Toi! tu es le portrait craché de ton père, il ne donne jamais rien pour rien!Dis -moi judas!Tu n'aurais pas par hasard des nouvelles de Tata Sylviane?
-Si,si tata!Elle est à Paris, mais on l'a sollicitée pour tourner un téléfilm à Ajaccio dans l'île de beauté.Il parait aussi qu'on a confié la composition de la musique du film à Pablo, le frère de Paloma .
Suila, se rapella à ce moment là du bon vieux temps où toute jeune fille, elle se baignait avec Pablo et Sylviane dans les eaux du lac.Elle se souvint aussi qu'à cette lointaine époque Sylviane n'avait d'yeux que pour Pablo.Elle se dit dans son fort intérieur :Je crois que le destin vient de me sauver la mise en réunissant Pablo et Sylviane et en me ramenant Pedro,Pedro mon chéri que j'aime tant.Ah! comme je suis heureuse!Puis elle s'écria:
-Judas!tu viens de m'annoncer une bonne nouvelle.Ce soir, tu auras droit à une double ration de civet de lapin!

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Modifié par entik le 30-01-2007 20:08


Réponse: Histoires d'un village de France de paloma25, postée le 31-01-2007 à 16:19:02 (S | E)
Pedro repartit pour Torremolinos le lendemain, accompagné de sa femme Suila qui était décidée à ne plus le quitter d'une semelle. Trois jours plus tard, Sylviane arrivait à Pérignac avec son fils Jérôme. Ils se rendirent directement chez Entik et Catherine qui les accueillirent chaleureusement.
Après quelques formalités, Sylviane prit la parole:
- Vous avez été si généreux avec mon fils et moi! Nous vous en serons toujours reconnaissants; mais j'ai un autre service à vous demander. Est-il possible que Jérôme loge chez vous pendant mon absence?
Avant même d'attendre la réponse de ses parents, Judas s'exclama:
- Cool !! Jérôme, my best friend, ça va être trop fun!!
Entik, son père, le regarda avec surprise:
- Où as-tu appris ce langage fiston? Depuis quand baragouines-tu des mots en anglais?
Judas ne se laissa pas impressionner par le regard inquisiteur de son père et répondit:
- Ben, tu sais bien, c'est grâce au nouveau prof d'anglais; il m'interroge tout le temps...c'est pour ça que je me débrouille plutôt bien, isn't it? Et puis l'anglais c'est facile!
Entik était de plus en plus perplexe; son fils était un cancre en classe et le voilà qui alignait aisément des mots anglais d'un seul coup; de plus, il dit que l'anglais c'est facile! Tout ça lui faisait bien évidemment penser à anglaisfacile mais il se promit de mener sa propre enquête et de coincer Judas, car il était presque sûr que celui-ci utilisait son ordinateur en cachette. Il chassa ces pensées et dit à Sylviane:
- Soyez tranquille, Jérôme est le bienvenu ici, et il ne s'ennuiera pas. Mais dites-moi, vous retournez à Paris?
- Non, non, répondit Sylviane, en fait un tournage m'attend en Corse, et je dois y être dès demain matin.
- Tu peux partir l'esprit tranquille Sylviane, la rassura Catherine, je traiterai Jérôme comme mon propre fils, il ne me manquera de rien.
Jérôme adorait la campagne et il était ravi de retrouver son copain Judas; tous les deux avaient des projets plein la tête.
Sylviane les quitta et arriva à Ajaccio quelques heures plus tard. Elle se rendit d'abord à l'hôtel pour y déposer ses affaires puis alla faire un tour sur le lieu du tournage. Des techniciens installaient le matériel et quelques badauds les regardaient de loin. Parmi eux, Sylviane crut reconnaître Paloma et Cédrik en compagnie d'une troisième personne.
Elle s'approcha et les aborda:
- Eh!! Paloma et Cedrik!! Vous ici!!??
- Sylviane!! Enfin te voilà, lui dit Paloma, on a su que tu tenais un rôle dans ce téléfilm, et pendant qu'on était en visite chez mon frère, Cedrik et moi avons décidé de rester encore pour profiter du tournage. Au fait, dit-elle en se retournant vers la personne qui était avec eux, je te présente mon frère Pab...
- Ne te fatigue pas p'tite soeur, interrompit Pablo, tu n'étais pas encore née que Sylviane et moi jouions comme deux fous dans les eaux du lac et faisions la course sur le chemin de l'école. Vingt années se sont écoulées depuis!! mais rien n'a changé, dit-il si doucement que personne ne l'entendit.
Sylviane ne put prononcer aucun mot. Dès qu'elle avait reconnu Pablo, tout en elle avait été chamboulé, secoué, remué. Tout était revenu à son esprit de manière si nette, si précise qu'elle en eut le vertige.
Paloma et Cedrik, se sentant de trop s'étaient éclipsés, les laissant seuls savourer leurs retrouvailles.


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Modifié par paloma25 le 31-01-2007 18:19


Réponse: Histoires d'un village de France de paloma25, postée le 31-01-2007 à 16:29:10 (S | E)
Sylviane n'osait pas regarder Pablo dans les yeux, elle avait peur d'y retrouver la tristesse qu'un jour elle lui avait promis d'effacer. Mais lui la contemplait de manière si insistante que Sylviane se retourna sans savoir à quel point ce geste allait être douloureux pour Pablo. Celui-ci fut frappé par la vision d'un souvenir si triste que sa vue en fut brouillée par les larmes. Voilà quelques années déjà qu'un certain jour du mois de juin, Sylviane se tenait exactement dans la même position qu'à cet instant-là; lui était derrière, n'osant prononcer le mot "adieu" et elle, cachant ses larmes, n'avait pu se retourner et lui faire face. Elle s'était alors avancée, sa valise dans la main, et avait tourné au bout de la rue; c'était la dernière image que Pablo avait gardé d'elle. Depuis, ils ne s'étaient jamais revus, leur destin ayant pris un chemin différent. Il avait toujours regretté de ne pas l'avoir retenue à temps. A présent, il ressentait la même sensation d'abandon et de vide que ce jour où tout avait basculé, et comme si Sylviane allait disparaître de nouveau, il l'attrappa par le bras l'obligeant à se retourner et à le regarder enfin dans les yeux. Elle fut troublée par les larmes de Pablo, c'est si rare de voir un homme pleurer! Il lui sécha les siennes et lui dit:
- Sissi (c'est ainsi qu'il avait toujours appelée), le destin nous réunit à nouveau, n'oublie pas que tu as une promesse à tenir et j'te jure que ça ne dépend que de toi! Nous ne sommes plus des enfants, ni des adolescents mais on a encore la vie devant nous, et je n'ai rien oublié...et toi, te souviens-tu de cette promesse?
- Bien sûr Pablo que je m'en souviens; et j'y repense encore souvent! Un jour, on était au bord du lac, on s'était regardé longuement et je t'avais dit que tes yeux pétillaient toujours de joie mais qu'au fond de ton regard, on pouvait y lire une sorte de tristesse, et à ce moment-là je t'avais promis...
-... de tout faire pour chasser la tristesse et n'y laisser que la joie, continua Pablo. Et tu peux encore le faire Sissi.



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Modifié par paloma25 le 31-01-2007 18:22


Réponse: Histoires d'un village de France de entik, postée le 01-02-2007 à 19:48:39 (S | E)
Jimmy Stevens, le metteur en scène, interrompit ces retrouvailles très émouvantes et dit à Sylviane:
-My darling! avant que tu ne lises le scénario du film prévu en deux parties je vais te résumer grosso modo la première partie du film .Il s'agit d'un brillant informaticien âgé de 27 ans prénommé Patrick qui travaille pour le compte d'une multinationale.Il est fiancé à une jeune femme, Sophie dont il est follement amoureux .Ils se connaissent depuis leur jeune âge et doivent bientôt se marier.Sa société l'envoie en Amérique du Sud pour superviser un projet d'une grande importance.Malheureusement, il est obligé de faire une escale forcée au Brésil de deux jours et au cours de son séjour à Rio de Janeiro il est victime d'un accident de la circulation .Un terrible accident où il a failli y laisser sa vie .A son réveil d'un profond coma,il présente une amnésie totale.Il ne se souvient plus de rien .On ne retrouve pas ses papiers d'identité .Seuls ses vêtements portent des étiquettes avec la mention : made in England . En effet, Patrick membre d'anglaisfacile avait effectué un séjour à Londres pour parfaire son anglais .Il parlait couramment les deux langues ce qui a induit les autorités locales en erreur.Toutes les recherches en Angleterre furent infructueuses. Au cours de sa convalescence ,il fait la connaissance d'une brésilienne qui rendait souvent visite à son père, un riche industiel hospitalisé dans le même service que lui.Elle s'appelle Isodora, une jolie brune aux cheveux noirs comme l'ébène et la démarche souple comme une antilope.Elle ne résiste pas au charme de ce beau jeune homme au regard ténébreux mais complètement amnésique .Ils finissent par se marier malgré les réticences de son père qui voulait la marier au fils d'un riche propriétaire terrien.
-On n'a pas idée de se marier avec un british qui ne connait ni son nom ni d'où il vient, lui dit-elle.
Un beau jour, ils décident de partir ensemble en vacances à Paris et là, au parc du Luxembourg ,Patrick tout seul rencontre Sophie qui le reconnaît tout de suite .
-Patrick !crie-t-elle.
Il se retourne instinctivement, la fixe intensément avec ses yeux mais n'arrive pas à coller un nom sur ce visage surgi du fond de sa mémoire défaillante .
-C'est moi! Sophie!tu ne te rappelles pas de moi?Lui dit-elle.Et comme il semble désemparé et dépourvu de toute mémoire, elle l'invite à s'asseoir sur un banc et lui dit:
- Rappelle toi !Tu t'appelles Patrick Durando.Tu habitais dans le cinquième arrondissement à Paris .Tes parents y habitent toujours .Nous étions fiancés et on devait se marier .Ensuite tu es parti à l'étranger et tu n'as plus réapparu depuis dix ans .
Le regard attiré par une bague d'alliance au doigt de Patrick elle ajoute
-Tu t'es marié?
-Oui !répond-il avec une brésilienne et j'ai deux enfants .Et toi?
-Moi !non!je suis célibataire. Je t'ai toujours attendu et gardé l'espoir de te retrouver un jour.
Voilà, Sylviane !ç'est la première partie du film et bien entendu tu interpréteras le rôle de Sophie.Sylviane sourit et demanda à Jimmy Stevens :J'espère que le dénouement sera une fin heureuse !Tu sais!Jimmy !J'ai toujours détesté les fins tragiques.
-Certainement Sylviane!Que ne ferais-je pour toi!Je t'ai toujours dit que tu étais faites pour le cinéma .Après ce film,tout Hollywood te tendra les bras et se pâmera devant toi.
Ce film est peut- être un heureux présage ,se dit Sylviane ,la rencontre de Patrick et de Sophie ressemble étrangement à la mienne avec Pablo que je n'ai pas revu depuis mon adolescence.

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Modifié par entik le 01-02-2007 19:52â


Réponse: Histoires d'un village de France de paloma25, postée le 02-02-2007 à 18:28:08 (S | E)
Sylviane et Pablo passèrent beaucoup de temps ensemble, parlant du film bien sûr, car c'est celui-ci qui les avait réunis, et puis se remémorant le passé aussi. Enfants déjà, Sylviane et Pablo partageaient jeux et petits secrets. Inséparables, leur amitié, l'adolescence aidant, s'était transformée en amour. Insouciants, ils montaient plein de projets et façonnaient leur avenir à leur manière, loin de se douter que le destin est parfois cruel.
Le père de Sylviane était décédé à la suite d'un accident de tracteur et sa mère ne survécut pas longtemps à la douleur de la perte de son mari. Orpheline dès l'âge de 16 ans, Sylviane avait été leur unique enfant. Elle fut prise en charge par son oncle maternel, un homme d'affaires parisien. Matériellement, elle ne manqua de rien, mais à l'intérieur d'elle-même, c'était vide, c'était froid. Pablo lui manquait et pourtant elle ne lui avait jamais écrit. Son oncle et sa tante travaillaient toute la journée, ils ne lui donnèrent pas l'amour dont elle avait besoin. Eux-mêmes n'avaient pas d'enfants, peut-être étaient-ils trop égoïstes?
Sylviane apprit très tôt à se débrouiller seule, elle ne pouvait compter que sur elle-même. C'est au lycée qu'elle rencontra David, son futur mari; il était gentil mais immature. Quand Sylviane tomba enceinte, il voulut se faire la belle mais l'oncle de la jeune fille fit pression sur David et ses parents et celui-ci finit par l'épouser. Ils n'avaient que 19 ans quand ils devinrent parents! Jérôme était né et son papa en fut transformé; ses nouvelles responsabilités firent de lui un jeune homme sérieux, plus réfléchi. Il avait aimé sa femme et son fils jusqu'à ce jour maudit où la maladie avait été la plus forte et avait convoqué la mort trop tôt, voilà plusieurs mois déjà.
Quant à Pablo, après le départ de Sissi (alias Sylviane), il avait voulu s'éloigner de Pérignac et était retourné s'installer dans la ville d'Ajaccio qui l'avait vu naître. C'est là qu'il avait appris à canaliser toute sa rage dans la musique, puis à faire de celle-ci son métier; il était compositeur et mettait son talent au service de la télévision et du cinéma.


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Modifié par paloma25 le 02-02-2007 18:30


Réponse: Histoires d'un village de France de entik, postée le 03-02-2007 à 20:22:32 (S | E)
La première partie du film fut bouclée et mise en bobines par Jimmy Stevens le réalisateur du film en un temps record.Après le visionnage du film, le champagne coula à flot au studio et toute l'assistance fut unanime à prédire à Sylviane une carrière cinématographique fulgurante et très prometteuse.Jimmy Stevens réunit son staff pour leur expliquer la deuxième partie du film:
-Patrick,grâce à Sophie, retrouve la mémoire comme un puzzle qui se reconstitue pièce par pièce.Elle l' a amené chez ses parents qui avaient perdu tout espoir de le revoir un jour vivant .Elle l'emmena chez ses anciens collègues de travail,chez ses amis , son ancienne école primaire ,son lycée , son université, son restaurant favori et tous les lieux qui pourraient lui rappeller son existence antérieure.Malheureusement,Patrick dut à contrecoeur retourner au Brésil en compagnie de sa femme Isodora et ce après avoir demandé à Sophie d'être patiente et de l'attendre.Quelque temps après ,son beau père fut victime du combriolage de sa luxurieuse villa qui dominait la célèbre plage de Copacabana à Rio de Janeiro.Grâce à une minutieuse enquête,la police locale appréhende les coupables et trouve sur l'un d'entre eux les papiers d'identité de Patrick et qui affirme les avoir trouvés dans le coffre fort de Don Gonzales,le beau père de Patrik.Don Gonzales, confondu, avoue être à l'origine du terrible accident de circulation dont fut victime Patrick.Il conduisait dans un état d'ébrité avancé et heurta violemment le véhicule de Patrick.En voyant Patrick, gisant inanimé sur le sol, il crut qu'il était mort,prit la fuite en emportant par mégarde la sacoche contenant les papiers de Patrick.Quel scandale!D'autant plus qu'Isodora la fille de Don Gonzales était au courant de ce terrible secret Elle n'a pas soufflé un mot à Patrick qui fou de rage et de désespoir quitte sa femme pour aller rejoindre Sophie à Paris et ne plus revenir au Brésil.
-Je pourrais imaginer une autre fin plus dramatique, dit Jimmy Stevens.Patrick rentre à Paris et retouve Sophie mariée à une autre personne, mais Comme Sylviane voulait une fin heureuse, je ne pouvais la priver de ce plaisir, isn't it darling?
Jimmy Stevens prit Sylviane à part et lui dit:
-My darling!On vient de me proposer la mise en scène d'un film à Hollywood et j'ai pensé te confier le premier rôle féminin.Acceptes-tu de m'accompagner dans cette folle aventure?
-D'accord! Jimmy! à une seule condition!Que tu confies la composition de la musique du film à Pablo.
-Dis-moi!Tu ne serais pas amoureuse par hasard de Pablo?
Sylviane rougit, baissa les yeux et acquiesca d'un signe de tête.
-Mais tu n'as pas à rougir Sylviane! lui dit Jimmy,il ne peut y avoir de mal dans l'amour, et comme le dit André Gide :La vie peut être plus belle que ne la consentent les hommes.La sagesse n'est pas dans la raison, mais dans l'amour.

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Modifié par entik le 03-02-2007 20:23

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Modifié par entik le 03-02-2007 20:34


Réponse: Histoires d'un village de France de entik, postée le 05-02-2007 à 19:12:44 (S | E)
A Perignac,le moindre événement si anodin soit-il est vite colporté dans toutes les chaumières.Juliette,la fille d'Albert le fermier, est enceinte de six mois environ.C'est un joli brin de fille.Elle est célibataire et on ne lui connaît aucun fiancé.Elle a beau vouloir cacher ses rondeurs et dissimuler sa grossesse en portant de larges robes et des vêtements plus amples,rien n'y fit. Son ventre grossissait à vue d'oeil et alimentait tous les ragots du village.
-Qui pourrait bien être l'auteur de cette infame ignominie?Se demandaient-ils.Qui pourrait bien être le père de ce bébé qui tarde tant à venir et fait jaser tous les perignaçais?
-Ca ne peut être que son voisin Léon, dit Amélie l'épicière .
-Mais non! répliqua Sottephie la postière, Léon est marié avec Aliocha et actuellement ils filent le grand amour.A mon avis ça ne peut être que Roland l'instituteur, le body buildé.
-Mais non Sottephie!Roland est si vertueux qu'il n'oserait même pas l'embrasser et puis il est si fier et si arrogant qu'il ne voudrait jamais d'une pauvre paysanne.
Même le Docteur Entik voulait satisfaire sa malsaine curiosité en disant à Juliette , avec beaucoup de tact il est vrai, lors d'une consultation médicale tout en espérant qu'elle lui divulgue le nom du père:
-Tu sais!Juliette!un bébé a toujours besoin d'affection paternelle.Tu ne penses pas que son père devrait être présent auprès de lui?On dit que la tendresse tue et l'absence de tendresse assassine.
-Don't worry! docteur!De l'affection! j'en ai pour deux et puis mon coeur déborde de tendresse pour mon bébé?
A chaque passage de Juliette devant l'église, le curé se signait pour manifester sa désapprobation et disait tout bas:Que le Seigneur sauve l'âme de cette malheureuse pécheresse.
Amélie lui dit un jour sur un ton moqueur:
-Dis-moi!Juliette!Est-ce un garçon ou une fille que tu as là, en désignant du doigt le ventre proéminent de la pauvre Juliette?
-C'est une fillette habillée en garçon !lui répondit- elle pour lui clouer le bec.
Et puis un beau jour, Juliette disparut du village ce qui intrigua beaucoup les perignaçais.Mais au bout d'un mois elle réapparut descendant du bus accrochée au bras d'un beau jeune homme en tenue militaire et qui tenait dans ses bras deux magnifiques bébés:une fille et un garçon,le choix de la reine en quelque sorte.Le militaire ,ç'était Alphonse un travailleur saisonnier qui avait travaillé dans la ferme d'Albert avant de partir s'engager dans l'armée.
Juliette et Alphonse ne tardèrent pas à se marier à l'église et le curé fut tout heureux de bénir leur mariage et de voir ses ouailles légitimer leur union et retrouver le droit chemin.

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Modifié par entik le 05-02-2007 19:14

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Modifié par entik le 05-02-2007 19:18

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Modifié par entik le 05-02-2007 20:07


Réponse: Histoires d'un village de France de paloma25, postée le 06-02-2007 à 13:21:18 (S | E)
Le dernier jour du tournage du film (que Jimmy Stevens pensait intituler "Au-delà de la mémoire"), Sylviane se donna à fond dans son rôle, interprétant admirablement le personnage de Sophie. Le réalisateur fut conquis et lui promit de faire appel à elle pour jouer dans son prochain film qui raconterait la vie d'une écrivaine de renom. Bien sûr, avait-il ajouté, Pablo s'occuperait de la musique. Le soir-même, après avoir dîné ensemble, Sylviane rejoignit sa chambre d'hôtel et Pablo rentra chez lui, dans son appartement, au centre d'Ajaccio.
Tous deux savaient que le lendemain était un jour spécial, puisque Sylviane devait retourner à Perignac récupérer son fils et rentrer à Paris. Mais aucun des deux n'osa en parler ni soulever le sujet du départ, car trop de souvenirs amers remontaient à la surface. Cependant en se quittant ils se dirent "à demain". Ni Pablo ni Sylviane ne trouvèrent le sommeil cette nuit-là, et chacun dans son lit, sur un fond musical de Debussy (pour Sylviane) et de Rondo Veneziano (pour Pablo), se confia à la nuit en écrivant ce que son coeur lui dictait.
Sylviane écrivit ceci:
"...me revoilà perdue parmi le silence de la nuit, troublée par le vacarme des battements de mon coeur...mon esprit divague sur les vagues de mes tourments...je ne sais quelle issue donner à ces flots d'émois, à ces torrents de larmes....je cherche un refuge dans mon coeur mais celui-ci est en tout endroit déchiré, il ne peut plus me protéger....il était mon ami et est devenu mon ennemi...je ne le reconnais pas, il s'éloigne de moi, il devient insolent, me nargue en battant si fort et si vite, mais il souffre aussi en saignant sans cesse...il ne sait plus se refermer sur lui-même...depuis qu'il a été ouvert il l'est resté, et il n'a pas d'autre choix que de subir blessures et déchirures en tout genre, il est meurtri, il ne pourra pas le supporter longtemps, y'a-t-il quelqu'un pour l'aider à se reconstruire? il appelle au secours, mais personne ne lui répond...les gens sont-ils si égoïstes, si indifférents au malheur des autres..."
Et voici les pensées de Pablo:
"...des chemins qui se séparent, des destins qui se bousculent, ainsi va la vie, traçant un sillon indélébile dans les coeurs et les mémoires, agaçant les peurs et les espoirs que les uns construisent et auxquels d'autres n'osent croire....mais il faut toujours avancer, regarder devant, continuer à vivre, lutter pour conserver cette chance inouïe, ce mystère que certains nomment "amour" et dont le langage se résume à un sourire épanoui, une larme sincère, une caresse désintéressée....on donne sans rien attendre en retour, on se perd sans se préoccuper de retrouver le chemin de la raison..."





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Modifié par paloma25 le 06-02-2007 16:53


Réponse: Histoires d'un village de France de entik, postée le 07-02-2007 à 20:08:48 (S | E)
Catherine la vénérable épouse d'Entik entra furtivement dans la chambre à coucher et surprit son fils Judas , assis devant l'ordinateur, en train de se connecter.
-Ah! Chenapan!S'écria-t-elle,je t'ai pris en flagrant délit.Si jamais ton père apprennait que tu as subtilisé le code de l'ordinateur, je ne sais par quel tour de passe-passe, je ne donnerai pas cher de ta peau!
-Je t'en prie! Maman!Ne lui dit rien.Je ferai tout ce que tu me demanderas de faire .Je te ferai les courses tous les jours sans rechigner.Je t'aiderai à faire la vaisselle et le ménage.Tu ne pourras plus te plaindre de trop travailler et d'être exploitée par papa ce bourreau d' enfants!j'irai chaque semaine chez Gaston le fermier pour te ramener des oeufs, du lait et du fromage .J'irai au bois pour cueillir et te ramener les plus beaux champignons et les plus juteuses framboises sauvages de Perignac.Je n'irai plus chaparder les pommes dans le verger d'Albert.Je ne jouerai plus au foot dans la rue et je ne casserai plus les carreaux de notre voisine Emilie l'épicière.Je ne martyriserai plus Sultan ton chat préféré .Je prendrai bien soin de mes vêtements .Je rangerai tous les jours ma chambre et je ne jetterai plus n'importe où mes chaussettes dans la chambre qui ne sentira plus le camembert pourri comme tu me le dis souvent.Je ferai chaque jour mes devoirs et j'aiderai ma petite soeur cette chipie à résoudre ses problèmes de calcul.
-Ah!Mais que vois-je encore?S'écria de nouveau Catherine.Tu écris des messages que tu envoies à des filles?Quel est ce site?Et qui est cette Theresa?
-Je t'en prie maman!N'en parle pas à papa!Lui dit-il sur un ton apeuré.Le site,ç'est Anglaisfacile,ç'est tout ce qu'il y a de plus sérieux comme site .On apprend l'anglais, l'espagnol, l'allemand et un tas d'autres choses .On apprend même les mathématiques.Tiens!Regarde!Quant à Theresa, ç'est la fille de tata Suila, la cousine à papa.On s'écrit depuis un mois et elle m'a même invité chez elle en Espagne pour les vacances d'été.Tu pourrais toi aussi venir avec moi .On passera ensemble de belles vacances au bord de la mer.Ce sera génial!
-A propos! lui dit sa mère ,il paraît que la semaine dernière tu as refilé à Suila un magnifique lièvre et que tu as même dîné chez elle.Dis-moi Judas! Depuis quand tu n'apprécies plus ma cuisine?Si tu ne veux pas que je fasse part à ton père de ton méfait désormais tu devras ramener à la maison tous les lièvres et les cailles que tu attraperas et je fermerai les yeux sur l'ordinateur.
-Ah!Merci maman! tu es la plus chouette des mamans.
Catherine souleva son fils du sol, l'embrassa tendrement sur les joues et lui dit :
-Moi aussi je t'aime mon chou!Et ajouta une pensée philosophique qu'elle avait lue quelque part et qui étonna beaucoup son fils:
Quand les sages viennent au bout de leur sagesse il faut écouter les enfants et rien n'est moins raisonnable que de vouloir que les enfants le soient

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Modifié par entik le 07-02-2007 20:09


Réponse: Histoires d'un village de France de paloma25, postée le 08-02-2007 à 13:12:33 (S | E)
L'aube naissait à peine sur Ajaccio quand Sylviane entendit frapper à la porte de sa chambre d'hôtel; elle alla ouvrir, les yeux à demi-fermés. Il n'y avait personne mais elle remarqua une petite carte qui pendait à la poignée de la porte. Elle la prit, referma la porte et alla s'asseoir sur le lit pour lire ce mot à son aise; quelles ne furent sa joie et sa surprise lorsqu'elle reconnut l'écriture de Pablo qui lui adressait ce message:

A nous deux, nous formerions le plus beau des duos
Si tu m'autorisais à ne plus jouer en solo.
Entre hier et demain tu serais mon interlude
Et je composerais un requiem pour ma solitude.

Les battements de ton coeur marqueraient le tempo
De mes fous émois qui vont crescendo.
Je ferais de ton corps toute une partition
Qui nous permettrait de vibrer à l'unisson.

Je te déclarerais mon amour a cappella
Et si tu le désires j'en ferais même un opéra.
Entre nous je ne veux plus mettre de bémol,
Déjà je sens que vers toi je m'envole
Pour une histoire d'amour tout en musique:
Deux coeurs et deux corps en une harmonie unique.

Tes "je t'aime" seraient le leitmotiv
Qui me libèrerait pour qu'enfin je vive.
Alors composons ensemble la symphonie
Qui rythmera l'amour de toute une vie.

Sylviane était folle de joie, elle qui attendait que Pablo fasse le premier pas. Elle se demanda qui avait pu accrocher cette carte à la porte; serait-il venu lui-même la lui transmettre? Elle appela la réception et demanda si par hasard, il n'y avait pas un homme grand et brun qui était passé à l'hôtel ce matin. On lui répondit qu'effectivement, un homme correspondant à sa description était entré là et qu'il y était toujours, tournant en rond et nerveux. Sylviane se hâta de se laver, s'habiller et se maquiller, puis elle écrivit au dos de la carte de Pablo:

Comment refuser une telle proposition
Venant de l'homme que j'aime avec passion?
Avec toi je serai gentille et drôle
Car je ne jouerai aucun rôle.
Dans mon amour, pas de mise en scène,
Je m'offre à toi avec mes joies et mes peines.
Tu ne verras que mon vrai visage
Car je n'incarnerai aucun personnage.
Il est temps de lever le rideau
Sur notre amour si fort et si beau.

Sylviane, heureuse, descendit rejoindre Pablo qui ne s'attendait pas à la voir arriver si tôt.



Réponse: Histoires d'un village de France de entik, postée le 09-02-2007 à 19:41:33 (S | E)
Pendant que Pablo et Sylviane s'envoyaient des poèmes enflammés et leurs coeurs battaient la chamade,notre brave fermier Gustave s'envoyait un bon bol de lait chaud et ses pas battaient le parquet de la cuisine.Il vit Minou le chat préféré de Mathilde allongé sur le sofa et ronronner tout près du poêle à mazout .
-Bonjour Minou!lui dit-il, tu parais soucieux aujourd'hui.
-Et comment! lui répondit-il.Il paraît que tu veuilles te débarasser de moi en criant sur tous les toits que je suis l'animal le plus inutile et improductif de la ferme et que tu me nourris gratis sans que je fournisse le moindre effort .Tu sembles oublier que ç'est grâce à moi qu' aucune souris n'ose rôder dans les parages.Ne dit-on pas quand le chat n'est pas au logis les souris dansent? Vous êtes tous des ingrats, les humains!Et puis vous utilisez des expressions débiles qui nous concernent, nous les félins ,les animaux les plus racés de la terre, en disant: Il n' y a pas de quoi fouetter un chat ou j'ai d'autres chats à fouetter pour signifier que vous avez d'autres préoccupations .Dis-moi! as-tu déjà essayé de fouetter un chat?Tu n'y arriveras jamais.Et puis quand vous ne trouvez pas une solution à une devinette ou à un problème vous dites toujours :je donne ma langue au chat.Franchement! je ne vois pas comment tu pourrais me donner ta langue.Je t'ai entendu dire une fois, quand tu avais la voix enrouée :j'ai un chat dans la gorge.Un chat dans la gorge!Il faut vraiment être débile pour dire une telle idiotie.Une fois, en rentrant du marché à bestiaux de Bergerac ,je t'ai entendu dire que tu avais acheté une vache, chat en poche et aussi qu'il il n'y avait pas un chat dans l'autobus.Que signifient ces expressions à la noix de coco?
-La première expression signifie que j'avais acheté la vache en toute confiance et la deuxième qu'il n 'y avait pas âme qui vive ou plus simplement personne dans l'autobus, lui répondit Gaston sur un ton amusé.
-Dis-moi Gaston!Quand tu te disputes avec Mathilde, ton fils Léon vous dit souvent que vous vous entendez comme chien et chat.Moi, je ne m'entendrai jamais avec un chien.Tu as vu la gueule d'un bouledogue ou d'un pitbul? Il ferait frémir de frayeur n'importe quel enfant alors qu'un chat est aussi doux, mignon et affectueux que ton petit fils, le bébé d'Aliocha.
-Moi, je préfère les chiens!Lui répliqua Gaston,ils sont plus fidèles que les chats . Vous, les chats! vous êtes trop sournois et capricieux comme Mathilde, pour ne pas dire comme toutes les femmes.
Le chat émit un énergique miaulement de protestation .
-Gaston!Qu'est-ce que je viens d'entendre là ?Repète un peu que je suis sournoise et capricieuse,dit à haute voix Mathide qui venait juste de rentrer dans la cuisine avec un énorme balai à la main.
-Mais non!Mathilde !Je parlais du chat, il n'arrête pas de tourner autour de moi et m'empêche de lire tranquillemement mon journal.
Mathilde, prit Minou dans ses bras dodus, caressa ses poils si doux au toucher, lui donna un bout de pain trempé dans du lait et lui susurra à l'oreille:
-Moi,je t'aime bien Minou !Tu es le chat le plus beau et le plus adorable de la terre!


Réponse: Histoires d'un village de France de paloma25, postée le 10-02-2007 à 14:22:47 (S | E)
Alors que Judas passait de plus en plus de temps sur l'ordinateur de son père, quand celui-ci était absent bien sûr, Jérôme, le fils de Sylviane, fréquentait assidument la bibliothèque municipale du village voisin. Il était triste de voir son meilleur copain perdre un temps fou à tchatcher sur internet et lui écrivit un texte qu'il afficha sur la porte de la chambre de ce sacré Judas!

Viens faire un tour parmi les lettres,
Les mots, les phrases et les histoires;
Viens imaginer et peut-être
Qu'en piochant dans ta mémoire
Tu donneras vie à tous ces êtres
Qui sommeillent encore dans le noir.
Viens découvrir ces personnages
De tous horizons, de tous âges.
Mille aventures et mille visages
T'offrent une invitation au voyage.
Il est temps de te mettre à la page!

Judas n'y compris pas grand chose mais répondit ceci:

Mon copain, mon cher Jérôme,
Tu sais, je ne suis plus un môme;
Je joue dans la cour des grands
Alors laisse moi à présent
Faire ce que je veux de ma vie,
Tu n'as pas à te faire de soucis.
D'ailleurs tu vois bien
Que je ne suis plus un gamin;
Comme toi, je fais des rimes
Qui ne sont peut-être pas sublimes
Mais un jour je serai poète
Car je sens que l'amour me guette!
Eh oui, elle vit en Espagne
Mais je briserais des montagnes
Pour faire d'elle ma princesse
Car je pense à elle sans cesse!






Réponse: Histoires d'un village de France de entik, postée le 11-02-2007 à 19:46:23 (S | E)
Une belle et rutillante voiture grise de marque allemande portant sur le côté droit l'inscription suivante:Direction départementale agricole de la Dordogne s'arrêta devant la ferme de Gaston.Deux hommes d'un âge avancé ayant l'air fort respectable descendirent de la voiture et demandèrent à voir Mathilde.Elle les fit entrer dans le salon et fut très intriguée par ces messieurs qui sentaient le fonctionnaire à mille lieux à la ronde .
-Que puis-je pour vous ?chers messieurs, leur dit-elle.
-Nous avons appris, chère madame, lui répondirent- elle,que vous fabriquez un fromage d'une qualité exceptionnelle.Pourriez- vous nous le présenter et nous le faire goûter si vous ne voyez aucune objection .
-Avec plaisir, chers messieur!
Ils prirent chacun un morceau, le goûtèrent et s'exclamèrent d'une seule voix:
-Ah!Mais il est divin votre fromage madame!C'est un délice pour le palais!Le parfum ,le goût, la consistance, le moelleux ,tout y est !Il est vraiment sublime.Nous vous proposons, chère madame, de le présenter avec votre aimable collaboration au salon agricole annuel de Paris .Qu'en pensez- vous?
-Mais ç'est loin Paris!Et je n'ai pas les moyens de m'y rendre ni de me payer un séjour qui serait très onéreux.
-Ne vous en faites pas! chère madame! nous prenons totalement en charge votre voyage et votre séjour.Nous vous demandons simplement de nous donner la recette de votre fromage afin d'homologuer le dossier d'agrément et obtenir l'A.O.C(appelation d'origine contrôlée).Votre fromage sera unique en France.Il sera célèbre et vendu dans le monde entier.Vous aussi, vous serez riche et célèbre.Tenez! par exemple! on pourrait aussi lui donner votre nom,on l'appellera Mathilda.
-Ah!Mais il n'en est pas question ,chers messieurs, que je vous donne la recette de mon fromage, leur répondit Mathilde avec véhémence.C'est un secret familial, transmis depuis la nuit des temps ,de génération en génération et de mère en fille .J'ai juré sur le lit de mort de ma mère ,sur la bible et sur la vie de mes enfants que je ne divulguerai jamais le secret de fabrication de notre fromage.Hélas!chers messieurs, je me trouve désolée de ne pouvoir déroger à cette sacro-sainte régle.Et puis un secret ,est un secret!
Nos visiteurs repartirent désappointés et déçus de ne pouvoir emporter avec eux la recette du fromage.Ils s'arrêterent quelques kilomètres plus loin de Perignac, ôtèrent le papier collé sur le côté de la voiture mentionnant la direction départementale agricole de la Dordogne, enlevèrent les plaques d'immatriculation du département de la Dordogne et apposèrent celles de la Belgique.He oui!C'était des fromagers belges qui voulaient se faire passer pour des fonctionnaires français,afin de berner Mathilde, abuser de sa confiance, de sa crédulité et lui subtiliser le secret de fabrication de son merveilleux fromage.Mais ç'était sans compter sur l'obstination, le bon sens et le respect de la parole donnée et des valeurs tradionnelles de Mathilde, gardienne d'un secret familial millénaire.Sacrée Mathilde! reine des fromagères de Perignac et de France!

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Modifié par entik le 12-02-2007 18:31


Réponse: Histoires d'un village de France de paloma25, postée le 13-02-2007 à 13:07:13 (S | E)
Catherine, épouse d'Entik et mère de Judas ne savait plus comment faire pour empêcher son fils de passer des heures face à l'écran d'ordinateur. Elle eut beau l'amadouer, rien n'y fit. Quand elle le menaça à nouveau de tout rapporter à son père, elle fut étonnée de sa réponse:
- De toute façon, il n'oserait pas me réprimander car il a aussi plein de choses à se reprocher; lui aussi passe des soirées entières à discuter avec des filles beaucoup plus jeunes que lui pendant que toi tu dors sur tes deux oreilles.
Catherine fut irritée par la manière dont son propre fils lui parlait mais il n'était pas l'heure de lui reprocher quoi que se soit; elle se fit douce et aimante pour recueillir le maximum d'informations concernant les secrets de son mari. Mais avant même qu'ils ne purent échanger d'autres paroles, ils entendirent la voix d'Entik provenant du salon:
-Bonsoir tout le monde!
Il venait à peine de terminer une journée de visites à domicile chez ses patients, c'est pourquoi Catherine décida de contenir sa colère et de se faire aussi gentille que possible.
Après le dîner, Entik dit à sa femme:
-J'ai reçu un appel de Sylviane, elle rentre demain à Pérignac prendre son fils Jérôme et repartir aussitôt à Paris.
-Ah oui? Bon alors je vais me coucher pour être en forme demain. Tu devrais en faire autant Entik, les cernes que tu as sous les yeux prouvent que tu es trop fatigué ces derniers temps, dit Catherine d'une voix doucereuse en épiant la réaction de son mari.
Celui-ci lui répondit:
- Ne t'inquiète pas Cathy, je te rejoins dans quelques minutes.
Chassez le naturel, il revient au galop, dit-on; c'est ce qui arriva à Catherine qui ne put maîtriser sa colère plus longtemps. Au risque de réveiller les enfants qui dormaient, elle cria:
-Mais bien sûr! Où avais-je donc la tête? Monsieur préfère bavarder avec des jeunes filles sur internet!! Mais quelle mouche t'a piqué! A ton âge...
-Stoooop! l'interrompit son mari, si tu veux parler de Christelle, c'est purement professionnel.
-Christelle? Je rêve ou quoi? Qui c'est celle-là? Tu n'as vraiment pas honte ma parole!!
-Cathy, commence par te calmer, tu veux?Je n'ai pas à avoir honte, Christelle est étudiante en médecine et je lui donne quelques conseils pour obtenir son diplôme, c'est tout!
-ça y est je sais! C'est une plaisanterie! dit Catherine sans conviction et blême de fureur.
Entik, n'en pouvant plus, s'écria:
-Ecoute, mets un peu ta jalousie de côté! j'en ai plus que marre de tes remontrances infondées et puériles! J'étouffe dans cette maison où on ne peut pas faire un pas sans être épié!
Là c'était le comble pour Catherine, elle en resta bouche bée, et sans rien ajouter, elle monta se coucher se tenant la tête dans les mains.
Entik, malgré qu'il entendit claquer derrière elle la porte de la chambre, ajouta d'une voix forte, pour être sûr d'être entendu:
-Et que ça te plaise ou non, Christelle viendra faire son stage d'observation dans mon cabinet!




Réponse: Histoires d'un village de France de entik, postée le 14-02-2007 à 19:47:49 (S | E)
Mathilde attendait son départ pour Paris avec impatience.Elle s'imaginait souvent en compagnie de Gaston arpentant l'avenue des champs Elysées, la plus belle avenue du monde, mais ne voyait aucun pseudo-fonctionnaire se profiler à l'horizon pour l'y emmener.Pour oublier ses illusions, elle dut à regret s'adonner avec acharnement à ses occupations favorites, la traite des vaches et la fabrication du fromage .
-Les fonctionnaires sont comme les politiciens, ils vous promettent la lune et ne tiennent jamais leur parole!disait-elle.
Gaston,son mari, la voyant chaque jour chagrinée et dépérir ,décida de l'y emmener pour une visite touristique d'une semaine.A leur arrivée, elle fut surprise par la cohue des gens qui pressaient toujours le pas ou couraient dans tous les sens pour prendre soit le bus, le train ou le métro .Ils donnaient l'impression d'être toujours en retard.
-Tu les as vu, Gaston! lui dit-elle. Assis dans le métro , ils se regardent comme des chiens en faïence .Pas un mot, pas un regard, pas un sourire et les yeux plongés dans la lecture des revues, des livres et des journaux .C'est à croire que leur métro soit devenu une bibliothèque ambulante.Et puis tu as entendu leur drôle d'accent? Tu es sûr qu'ils parlent correctement le français?Par contre,ils sont très polis, ajouta-elle ,et puis ils s'habillent très bien et sont si élégants !Sauf quelques uns qui accrochent des anneaux dans leurs narines ou sur le bout de la langue ou comme les femmes à leurs oreilles.Ils appellent ça le percing!Tu parles!Qu'elle horreur! Il y a aussi des jeunes qui se peinturlurent les cheveux avec du bleu, du rouge et de l'orange. On dirait qu'ls portent une crête multicolore sur la tête comme El gordo le coq de notre basse-cour.On les appelle les punks paraît-il.Quels drôles de personnages!
Elle fut émerveillée par la visite du musée du Louvre et dut subir les caprices d'un couple de japonais qui voulaient qu'elle les prenne en photo à côté de la statue de la Vénus de Milo.Ils ne manquent pas de toupet les japonais!Au pied de la tour Eiffel, elle ne put s'empêcher de s'exclamer:
-Mon Dieu!Qu'elle est haute!Je n'aurais jamais cru que ce tas de ferraille pourrait attirer tant de monde et durer plus d'un siècle!Elle eut du mal à s'habituer aux tourniquets du métro, aux portes à fermeture magnétique et automatique et faillit même à cause des hauts talons de ses souliers trébucher et tomber du haut d'un escalier roulant électrique.Elle fut aussi émerveillée par les grandes avenues, les grands parcs fleuris et verdoyants ainsi que les boutiques bien achalandées de Paris.
Au bout d'une semaine de visites, de balades et d'enchantement,Gaston acheta une carte postale représentant l'Arc de Triomphe et rédigea un poème au bord de la Seine destiné à son fils Léon resté à Perignac.Non! ne souriez pas.Gaston est un fermier, un paysan, un bouseux et un péquenot si vous voulez, mais ç'est aussi un poète très sensible et très romantique:

A Perignac je mène dans ma humble chaumière
Une vie paisible, triste,morne et austère
Paris!Ville d'art,de plaisirs et de lumières
Mon coeur bat pour toi et j'en suis si fier.
Paris! tu m'éblouis!
Ah!si chaque maison et chaque pierre
Pouvaient parler !Comme une rivière
Leurs mots inonderaient la terre entière.
Paris!Tu m'entrelaces comme le lierre
Paris! tu me séduis!
Je t'aimerai toujours, demain plus qu'hier
Je te chérirai plus que Mathilde et ma mère
Tu seras à jamais mon antre , mon repaire
Le témoin de mes amours , mon cimetière
Tu seras mon paradis!


Réponse: Histoires d'un village de France de paloma25, postée le 15-02-2007 à 13:18:53 (S | E)
A la Saint Valentin, le village de Pérignac s'est réveillé à l'aube, saluant le soleil qui le caressait avec amour. La douceur du temps rendait palpable la tendresse qui flottait dans les airs et dans les coeurs amoureux. Le paysage était d'une quiétude qui aurait apaisé le coeur le plus chagriné, le plus esseulé en cette journée où il faut être deux pour être heureux.
Le ciel et le soleil étaient les témoins silencieux de la conversation matinale des éléments de la nature. La forêt, le sentier et le lac de Pérignac se remémoraient dans un murmure les moments où ils furent les complices des peines et des joies des jeunes pérignaçaises.
Dans le bruissement léger des feuilles de ses arbres, la forêt soupira:
-Comme je suis heureuse de m'être délecté de leurs chants qu'elles venaient fredonner, ici, gaiement.
Le sentier de terre battue et jonché de petits cailloux répliqua:
- Oui mais c'est moi qui ai guidé leurs pas, l'un après l'autre, jusqu'à toi.
Puis le lac intervint:
- Quant à moi, j'ai eu le privilège de recueillir leurs larmes et je suis fier d'avoir reflété leur charme.
Puis, tous en choeur, ils récitèrent le poème qu'ils avaient entendu quelques années auparavent, un soir de Saint Valentin où le tonnerre avait grondé si fort, comme pour empêcher que quelqu'un entende les plaintes de ce coeur meurtri qui disait:

A quoi me serviront tous ces pleurs
A présent que mon coeur se meurt?
Pourquoi n'ai-je pas eu droit au bonheur,
Pourquoi n'ai-je reçu que des heurts
Alors que j'offrais toute ma douceur?
Me voilà paralysée par l'affreuse douleur
Qui anéantira ma stupide candeur
Et emportera ma joie, ma bonne humeur.
Je pensais que l'amour n'était que splendeur
Mais j'apprends, ô avec combien de stupeur
Qu'il peut être aussi un énorme leurre.

Puis le vent se leva d'un seul coup faisant tourbillonner une feuille de papier qui allait venir s'échouer sur le lac. Il la fit virevolter et la déposa au pied de la montagne qui put partager avec le vent la blessure d'une autre victime de l'amour:

Il me manque à mourir
Et j'ai peur d'oublier son visage!
De son si beau sourire
Il ne me reste qu'une image
Que je vois déjà s'évanouir
Dans le flou de ce fou mirage.

Demandez-lui de revenir,
Dites-lui que je suis folle de rage
Depuis que j'ai osé partir.
Décrivez-lui ma vie en cage
Où je rugis, ou je délire
Telle une furie, telle une bête sauvage!


Réponse: Histoires d'un village de France de entik, postée le 16-02-2007 à 22:15:32 (S | E)
Depuis belle lurette, Entik par le biais d'Anglaisfacile correspondait avec Christelle une étudiante de fin d'année de médecine qu'il n'avait jamais vue auparavant.Dès qu'elle franchit la porte de son bureau, il sut que ç'était elle.
-Mon dieu! se dit-il, qu'elle est belle !Je vais avoir de sérieux ennuis avec Catherine .
Elle avait de longs cheveux blond-clair retenues en arrière sur sa nuque par une barrette bleue et des yeux vert- émeraude.Elle portait une jupe très courte et un chemisier très serré .
Après les presentations et les embrassades de rigueur, il lui remit une longue et large blouse blanche et lui dit la célèbre phrase de Sacha Guitry:
- Cachez vos genoux que je ne saurais voir!Christelle !Dans mon cabinet médical ce ne sont pas tes belles jambes que tu dois mettre en valeur mais ton esprit , ton savoir et tes connaissances.Régle essentielle: toujours le sérieux, le sourire au compte gouttes et le maquillage le plus discret et naturel possible.
-Mais voyons Entik! lui dit- elle, je ne suis pas dans un couvent ni une bonne soeur!
-Tu es à Perignac où aucune femme ne porte une mini jupe et tu dois t'adapter à la mentalité des habitants, à leurs traditions et surtout ne pas les choquer.Tu dois être toujours à leur écoute .Les rapports entre patients et médecins sont essentiels dans notre métier.Tu dois toujours paraître calme et pas préssée, même lorsque ton temps est limité.Tes réactions ne doivent pas trahir le dégout, la désapprobation,l'embarras,l'impatience ou l'ennui car ils bloqueraient la communication comme le font les comportements condescendants, stéréotypés ou moqueurs. Il faut toujours exprimer au malade ta sympathie avec des mots simples en lui disant par exemple:je vous comprends! ou bien:vous devez avoir été bouleversé! ou bien: celà a dû être très déprimant pour vous!La sympathie peut être non verbale ,par exemple en offrant un mouchoir à quelqu'un qui pleure ou en mettant la main sur son bras pour lui transmettre ta compréhension.Tu dois avoir comme tienne cette devise d'Hippocrate:guérir parfois ,soigner souvent et consoler toujours.Consoler ne signifie pas témoigner de la pitié car les perignaçais sont très fiers et n'aiment pas qu'on les prenne en pitié.
Pendant qu'Entik expliquait à Christelle le b.a-b.a d'une bonne consultation médicale, Catherine son épouse, débarqua dans son cabinet comme une bourrasque.
-Bonjour tout le monde! Leur dit-elle.Vous êtes certainement Christelle, l'étudiante en médecine.Vous êtes ravissante!Comme je passais par là je pensais vous inviter à dîner ce soir .
Catherine pensa qu'en invitant Christelle chez elle elle pourrait mieux lui montrer qu'Entik était une chasse gardée et qu'il ne fallait pas qu'elle vienne piétiner dans ses plates bandes.Le repas qu'elle prépara fut excellent et savoureux pour lui montrer qu'à Perignac aucune cuisinière ne lui allait à la cheville.Durant tout le repas, elle ne cessa de parler de couple, de famille et de fidélité et pour étayer le fond de sa pensée elle ajouta une citation:
La vie en couple est une valeur naturelle, la fidélité est une valeur morale, l'infidélité est une immoralité naturelle.
Même Judas s'est mis de la partie en disant à Christelle avec beaucoup d'effronterie:
Dis-moi Christelle! Tu ne serais pas une fausse blonde et tu ne porterais pas des lentilles par hasard?
-Vas te coucher! insolent!Répliqua Entik ,Christelle est une vraie blonde et ça ne l'empêchera pas d'être un très bon médecin!


Réponse: Histoires d'un village de France de entik, postée le 17-02-2007 à 12:47:33 (S | E)
Christelle,jeune,belle et rayonnante
Fit ce jour une rencontre étonnante.
C'était Entik aux tempes grisonnantes
Son charme et sa bonhomie débordante.

Jamais! disait-elle, je ne pourrai le voir
Il est là debout! et ne pouvait y croire
Avec ses fines moustaches sel et poivre
Sa belle blouse blanche et sa cravate noire.

Qu'il est doux, gentil, brave et bienveillant
Son stéthoscope accroché au cou lui seillant
Ses lunettes cerclées,finement dorées dissimulant
Des yeux rieurs et son regard malicieux et fuyant.

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Modifié par entik le 18-02-2007 18:44


Réponse: Histoires d'un village de France de paloma25, postée le 18-02-2007 à 19:27:46 (S | E)
Dès les premiers jours de son stage chez Entik, Christelle ressentit un malaise croissant dû à la froideur des Pérignaçais. Elle fut surprise par leur rudesse et les trouva méprisants alors que le docteur Entik les lui avait décrits comme étant humbles et simples. Elle n'aimait pas la manière dont ils la toisaient de haut en bas. Bref, Christelle se sentait étrangère dans ce village.
Quand elle ne travaillait pas au cabinet de consultation, elle s'ennuyait à mourir. Le village de Pérignac était trop silencieux, trop calme pour cette étudiante qui avait grandi en plein centre d'une grande ville.
Elle qui avait l'habitude de réviser ses cours dans une bibliothèque bondée d'étudiants, se retrouvait dans une minuscule chambre avec une fenêtre si petite qu'elle se croyait dans une cellule de prison. Quand il faisait beau, elle prenait ses livres et allait étudier au bord du lac. Mais ce n'était pas un endroit propice aux révisions. Dès que l'on y arrivait , on ne voulait plus rien savoir ni rien apprendre, on écoutait juste l'écho de son coeur qui répondait au silence de la nature dans toute sa magnificence. La veille, Christelle avait aperçu un couple avec un enfant; c'était Sylviane et Pablo, accompagnés de Jérôme, qui faisaient le plein de souvenirs avant de recommencer une nouvelle vie à Paris.


Réponse: Histoires d'un village de France de entik, postée le 19-02-2007 à 20:10:37 (S | E)
On dit que la poésie ç'est suivre son coeur en allant à la fête mais aujourd'hui le coeur de Christelle ne semble du tout pas être à la fête
Elle ne put s'empêcher d'exprimer son désarroi et son ennui en clamant:
L'ennui tisse sa toile au fond de mon coeur
les jours s'étirent dans toute leur longueur
Qu'elle est cette tristesse et cette langueur
Qui me chagrine tant et me met en pleurs
Est-ce le spleen?
Le ciel est gris .A coté du saule pleureur
Les acacias perdent un à un leurs fleurs
Mes tourments exacerbent ma grande douleur
Mon âme est en peine, ma vie est un leurre
Et tombe en ruines.
-Qu'elle est cette jeune et belle fille assise toute seule à l'ombre du saule, au bord du lac? dit Pablo à Sylviane.
-C'est Christelle!L'assistante du docteur Entik,répondit Jérôme .C'est elle qui m'a soigné d'une méchante grippe que j'ai contractée la semaine dernière.Elle est très gentille et très jolie mais vous avez vu la tête d'enterrement qu'elle fait?Entik n'aurait jamais dû lui proposer de venir à Perignac.Catherine est dans tous ses états.Elle jure de fracassser un jour la tête de ce pauvre Entik.
Sylviane s'approcha de Christelle, la salua, la remercia pour les soins prodigués à son fils, la prit en sympathie et lui proposa de passer l'après-midi avec elle chez Antoine le cafetier et néanmoins son futur beau père.Dès qu'il vit Christelle, Antoine fut immédiatement fasciné par le vert de ses yeux .Il lui fit subir un véritable interrogatoire lui demandant où elle habitait, qu'elle était son nom de famille et d'où était-elle originaire.
-Antoine !Arrête de persécuter la pauvre petite,lui rétorqua sa femme, ma parole !On se croirait à la Gestapo!
-Votre mère ne s'appellerait-elle pas Ginette par hasard?lui demanda encore Antoine.
-Oui!Effectivement!Lui répondit Christelle mais comment connaissez vous le prénom de ma mère?
-Ah!ça ç'est une longue et ancienne histoire!vos yeux et votre visage ressemblent étrangement à ceux de votre mère.Je l'ai connue il y'a fort longtemps à Besançon où j'effectuais mon service miltaire à l'âge de vingt ans .Je ne vous cache pas qu'à l'époque nous nous fréquentions et sortions ensemble, mais le destin en a voulu autrement et nous a séparé.Depuis, j'ai épousé Marinette qui m'a donné deux grands gaillards Pablo et Tony et une sauvageonne Paloma que j'aime beaucoup et dont je suis très fier.Au fait!Tony devrait venir demain pour fêter son anniversaire chez nous et je serais très heureux que vous soyez des nôtres.
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Modifié par lucile83 le 22-02-2007 16:40
Ce topic est trop volumineux; merci d'en créer un autre avec le numéro 2.




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